Vaucanson

Automate

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automateAutomate : c’est le nom de toutes les machines qui imitent les mouvements des corps animés.

Archytas de Tarenthe fit, 408 ans environ avant l’ère chrétienne, un pigeon qui volait assez longtemps, et s’abattait ensuite sans effort. Albert le Grand, dominicain et évêque de Ratisbonne, fit une tête d’airain qui prononçait des sons articulés. Tels sont les plus anciens automates que l’on connaisse.

M. Kempile, conseiller de la chambre centrale et royale de Presbourg, a exécuté une machine admirable, connue sous le nom de joueur d’échecs. Cet automate, de grandeur naturelle, joue si bien, que, quoique mis aux prises avec les plus habiles joueurs, il n’a jamais perdu. Lorsque son adversaire manque aux règles du jeu, l’automate hoche la tête jusqu’à ce que sa faute soit réparée.

On cite, parmi les plus célèbres ouvrages de ce genre, le flûteur automate de Vaucanson, membre de l’académie royale des sciences, le canard, le joueur de tambourin.

Pétrone rapporte que dans le festin de Trimalcion, un esclave apporta un squelette d’argent, dont les muscles, les vertèbres, avaient une flexibilité merveilleuse; qu’on le jeta deux fois sur la table, et deux fois cette statue fit d’elle-même des mouvements et des grimaces singulières.

En Espagne, parmi les inventions infernales imaginées par les inquisiteurs, il existait une statue faite sans doute à l’imitation de l’Apéga. C’était une statue de la Vierge dont les bras à ressorts et armés de longues pointes de fer, étreignaient avec une force incroyable le patient, que l’on plaçait sur sa poitrine. Un malheureux père de famille accusé, comme Philippe III, d’avoir pris quelque intérêt au sort d’un juif que l’on conduisait au supplice, fut arrêté et attaché contre cette statue. Ces pointes lui causèrent une si vive douleur qu’il ne pouvait plus respirer, et se sentait défaillir. Ce fait se trouve rapporté dans de vieilles chroniques.

Des officiers français, de l’ancienne armée, ont découvert ce monument affreux dans un caveau d’un couvent, et en ont éprouvé le mécanisme en plaçant sur sa poitrine le sac d’un soldat, qui fut retiré percé de part en part…

M. B. Saint-Edme. « Dictionnaire de la pénalité dans toutes les parties du monde connu. » Paris, 1824-1828.
Illustration.

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On sait que Vaucanson était le premier mécanicien de son temps. Il avait fait un automate qui jouait de la flûte, et un canard artificiel ciel qui mangeait et digérait.

Lorsqu’il fut reçu à l’Académie des sciences, il s’aperçut que presque tous ses confrères lui faisaient fort mauvaise mine. Il en demanda la raison à M de Buffon, qui lui répondit :

C’est que vous n’êtes pas plus fort que moi en géométrie, et qu’ici ils ne font cas que de cela.
Eh ! que ne me le disaient-ils ? s’écria Vaucanson, je leur aurais fait un géomètre.

Il ne pensait pas que cela fût plus difficile que de faire un joueur de flûte ou un canard.

« Encyclopédie populaire : journal de tout le monde… »  Paris, 1856.