snobisme

Snobisme

Publié le Mis à jour le

jeanette-macdonald.

Une des principales vertus du snobisme est l’émulation qu’il prodigue à toutes les personnes qui veulent conquérir une place qu’elles n’ont pas. Montmartre, qui, tout de même après un dîner au Café de Paris, est le cabaret où se croisent les étoiles de la rampe, de l’écran et des salons, a été, la semaine passée, le théâtre d’un demi-scandale.

Chaque table était occupée par des figures connues, Gloria Swanson, Lucienne Boyer, Joséphine Baker, Jeanette Mac Donald que saluèrent d’affectueuses ovations. Le public insista pour que Joséphine Baker exécutât un tour de chant… gratuit. Souriante, celle-ci ne se fit pas prier. Son succès fut énorme et, pour la remercier, des dames lui offrirent un gros bouquet de violettes, que la vedette du Casino de Paris partagea spontanément entre les danseuses du French Cancan. N’est-ce pas là le geste d une véritable étoile et mieux encore celui d’une femme de cœur ?

josephine-baker

Par contre Jeanette Mac Donald qu’on réclama longtemps à son tour, demeura rigide dans sa dignité d’altesse de cinéma, et ne répondit ni par un salut ni même par un sourire, à tel point qu’un « hou » réprobateur succéda bientôt aux cris de « Jeanette ».

La petite Américaine n’a pas encore la manière.

« Marianne : grand hebdomadaire littéraire. »  Paris, 1933.

Jeanne l’aristo

Publié le Mis à jour le

jeanne-d'arc

Allons ! Bon ! Voici que Jeanne d’Arc, dont on à fêté dimanche le 500e anniversaire, n’était pas du tout une paysanne, ni une bergère !

L’abbé Mandre, curé de Damvilliers, dans la Meuse (1742-1820), a écrit jadis que le père, Jacques d’Arc, et la mère, Isabelle Romée, n’étaient, point, de pauvres laboureurs, mais des gentilshommes campagnards possédant 20 hectares de terre qu’ils faisaient valoir eux-mêmes.

Jehanne était une demoiselle de château, parfaitement au courant de la politique et des faits généraux qui se passaient en France. Elle a conduit les troupeaux de ses parents et ceux de ses voisins, à son tour de rôle, partageant, la besogne selon l’usage avec les autres filles du pays, selon l’usage patriarcal de ces temps sans snobisme.

Et voilà !

La famille Jeanne d’Arc était une famille d’aristos. La fête devient, dès lors, anti-démocratique. L’abbé Mandre avait bien besoin de venir nous raconter ça !

« Les Potins de Paris : politiques, financiers, théâtraux. » Paris, 1929.
Illustration : Fête de Jeanne d’Arc à New-York, CN (cliché Central News photo service) USA : Agence Rol. 1920