saint-Nicolas

Les bébés salés

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georges-de-la-tourSi saint Nicolas (celui de la légende qui ressuscita en soufflant dessus les trois petits enfants qu’a sept ans qu’sont dans l’saloir, où les a couchés un féroce charcutier), si  ce saint Nicolas, dis-je, se promenait en Arménie, il pourrait y exercer sa thaumaturgie protectrice de l’enfance.

Non que les Arméniens aient coutume de fabriquer des conserves avec les petits enfants qui s’en vont glaner aux champs, mais tout de même ils font subir à leurs nouveau-nés un traitement que j’oserai qualifier de barbare.

Cette coutume se pratique normalement. Dès leur naissance, les nouveau-nés sont entièrement recouverts de sel et restent ainsi pendant trois heures. Après quoi, on les lave à l’eau chaude.

Chez différentes peuplades d’Asie, ce séjour dans le sel se prolonge pendant vingt-quatre heures.

Cette coutume est attribuée à une superstition. Le sel exorciserait les nouveau-nés, leur procurerait la force et la santé, et les soustrairait à l’influence des mauvais esprits.

Il est à peine besoin de remarquer que ces petits êtres n’ont pas été consultés et que, s’ils l’étaient, ils seraient très probablement d’un avis différent.

« Nos lectures chez soi. » Paris,  1910.
Peinture de Georges de La Tour.

Bâtonnier

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On sait que l’on appelle barreau l’ensemble des avocats inscrits au tableau d’un tribunal. Chaque barreau choisit son bâtonnier, chargé de le représenter dans toutes les circonstances où l’intervention d’un seul avocat, parlant au nom de ses confrères, est jugée nécessaire.

C’est toujours un honneur que d’être élu bâtonnier puisque c’est une preuve de la sympathie et de l’estime que l’on a su inspirer. Voici l’origine de ce titre.

En 1341, les avocats avaient formé une confrérie sous l’invocation de Saint-Nicolas, et le doyen qui était chargé de porter la hampe (barreau) de la bannière prit ainsi le surnom de bâtonnier. Maintenant, ce n’est plus l’âge mais l’élection qui donne droit à ce titre justement honorable et honoré.

« Journal des écoliers et des écolières. » Paris, 1903.