pauvre

L’anglais tel que le parlait Verlaine

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verlaine

On sait que ce pauvre « Lillian » selon son nom poétique, ne connut jamais la fortune. Il connut même la pauvreté ; et pour lui, c’était presque de la richesse de n’être que dans la gêne.

Un jour, le pauvre garçon avait cependant voulu entrer dans la vie régulière. Il s’était présenté dans une maison d’éducation pour y chercher un emploi quel qu’il fût. On lui offrit d’être professeur d’anglais, parce qu’il avait habité quelque temps l’Angleterre. Or il n’en parlait pas mieux pour cela la langue ; car voici comment il s’efforçait de l’apprendre à ses élèves :

Il importe avant tout, leur disait-il, d’apprendre à bien prononcer. Aussi quand j’arriverai dans la classe vous me saluerez ainsi : « Bonjoueur Misteur Veurliéna… »

Cela amusait beaucoup les élèves, mais ne dura pas. On le renvoya à ces chères poésies, et il retomba dans la misère avec sa douce philosophie.

« Touche-à-tout. »  Paris, 1904.

Illustration :  « Paul Verlaine jeune homme » de Gustave Courbet

Charité ingénieuse

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curéUn vieux prêtre fort pauvre venait de recevoir la visite d’un mendiant qui marchait pieds nus. Emu de tant de misère, il lui donna aussitôt une bonne paire de souliers neufs qu’il venait d’acheter.

Comment, monsieur l’abbé, vos souliers neufs pour ce vagabond ! lui dit sa servante. Vos vieux souliers auraient bien suffi.

Taisez-vous, Marguerite, dit le prêtre. Avec de vieux souliers, il serait revenu demain; avec des souliers neufs, je ne le reverrai pas de trois mois.