opinion publique

Influence

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kaiserLe Kaiser vient de trouver un moyen d’influencer l’opinion publique et de corriger le mauvais effet de certains bruits qui percent parfois les murs de l’intimité impériale. 

Quand un journal, une feuille satirique de Berlin, publient une anecdote déplaisante pour la famille de Prusse, on voit aussitôt paraître aux vitrines des magasins les plus en vue des photographies tirées à des milliers d’exemplaires rectifiant par l’illustration l’assertion maligne ou blessante. 

De mauvaises langues insinuaient que le projet de mariage de la Princesse Victoria-Louise avec le Prince Ernst de Cumberland n’était qu’une pure combinaison diplomatique. Les fiancés, comme cela arrive bien souvent, se soumettaient, assurait-on,  avec froideur et résignation à cette injonction. Immédiatement, les divers photographes de la Cour montrèrent les deux fiancés se prodiguant les marques extérieures de la plus vive affection dans les circonstances les plus variées. 

On avait affirmé également qu’à un grand dîner donné par l’Empereur, le Kronprinz n’avait pas été invité pour marquer qu’il était ouvertement en désaccord avec son père.  Le lendemain, Berlin était littéralement inondé d’une photographie sensationnelle représentant Guillaume II se promenant amicalement bas dessus bras dessous avec son fils. 

Et voilà comment on écrit l’histoire…

« Revue contemporaine. » Saint-Pétersbourg, 1913.

 

Miracles obscurs

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Thérèse-NeumannBerlin, 29 septembre 1927. Le « miracle » de la stigmatisée de Konnersreuth continue à intéresser l’opinion publique et les milieux scientifiques. Mlle Thérèse Neumann a été soumise à une nouvelle expérience importante de la part d’une commission d’enquête composée de membres de la Faculté médicale et théologique de Erlaugen.

Voici comment ont procédé les enquêteurs : Hier, pendant que Thérèse Neumann était en extase et avait les yeux fermés, on fit projeter sur elle les rayons d’une lampe à arc de la force de plusieurs milliers de bougies. La stigmatisée ne fit aucune réaction.

Soudainement, et malgré les précautions prises par les médecins pour éviter à l’événement de se produire, Mlle Neumann rouvrit ses yeux tout grands, de sorte que la lumière intense frappa en plein ses prunelles. On demanda à la jeune fille : 

— Avez-vous vu une grande lumière ?
 Non, répondit Thérèse. Christ est mort et le soleil s’est obscurci.

Les médecins examinèrent immédiatement après les yeux de la stigmatisée : ils ne portaient la trace d’aucune lésion, bien que, d’après eux, la lumière de la lampe à arc aurait suffi à blesser les nerfs optiques de n’importe quelle personne.

« Comoedia. » Directeur de publication :  Gaston de Pawlowski.  Paris, 1927.