Norwège

Un repas aux oiseaux

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pere-noelC’est un usage assez répandu, en Suède et en Norwège, d’offrir, le jour de Noël, un repas aux oiseaux.

La dernière gerbe de la moisson est soigneusement conservée, chez les pauvres comme chez les riches, jusqu’à la veille de la grande solennité. Le vingt-cinq décembre, au matin, on la fixe au bout d’une perche et on en décore le pignon de la maison. C’est un charmant et étourdissant concert que celui de la gent granivore faisant tapage autour de ce mât  pour picorer les épis de blé. Tous les petits habitants de l’air prennent, eux aussi, leur joyeux festin et rendent grâces à la Providence qui, dans un jour si heureux, a voulu les combler d’allégresse. Cette ravissante coutume suédoise nous rappelle ces deux vers si connus :

Aux petits des oiseaux il donne leur pâture
Et sa bonté s’étend sur toute la nature
(1)

Un de nos meilleurs poètes a gracieusement chanté ce Réveillon des petits oiseaux  :

Et les oiseaux des champs ? Ne feront-ils la fête ?…
Eux que l’hiver cruel décime tous les jours.
Eux que le froid transit, que la famine guette
Sur l’arbre dépouillé du nid de leurs amours

Oh, non Pour eux, l’on cherche une gerbe emmêlée
Où des milliers d’épis se courbent sous le grain,
On l’étend sur la neige : « Accourez gent ailée,
« Car votre nappe est mise, et prêt est le festin ! »

Et vous voyez d’ici le pinson, la fauvette,
Le menu roitelet voleter à l’appel.

Tont en mangeant le grain, ils relèvent la tète,
Pour lancer une gamme, un cri de joie au ciel. 
(2)

(1) Racine, Athalie, acte II, scène VII.
(2) Comtesse O’ Mahony.

« Noël dans les pays étrangers. » Monseigneur Chabot. Pithiviers, 1906.