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Un voyage de noces en 19…

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Les progrès constants de l’aviation nous laissent espérer qu’il n’est pas loin le temps où nous verrons l’atmosphère sillonné d’appareils de toutes sortes, de toutes formes, ballons sphériques ou d’énormes cigares, hélicoptères, aéroplanes, oiseaux monstrueux.

Des gares aériennes serviront de point de départ ou d’arrivée. On circulera dans l’espace en aéro-omnibus, en aéro-cabs, et les mansardes deviendront désormais les boutiques et les magasins que visiteront nos élégantes. 

Quoi d’étonnant, dans ces conditions, que deux mariés songent à faire leur voyage de noces en ballon dirigeable ? Ils ont pris place dans la nacelle de leur aérostat et, sans secours, les voilà partis dans les airs… Que les parents se rassurent, la télégraphie sans fil les tiendra au courant des étapes de leurs enfants. De même que les chemins de fer, les lettres sont devenues vieux jeu, on ne correspond plus que par marconigrammes et par téléphonie sans fil.

Voilà ce que nous verrons bientôt sûrement. Quel est l’appareil qui arrivera bon premier ? Sera-ce le ballon dirigeable avec sa nacelle longue et compliquée, et son énorme enveloppe gonflée de gaz plus léger que l’air ? Sera-ce le plus lourd que l’air que M. Santos Dumont préconise et qu’il semble avoir réalisé ? Sera-ce l’hélicoptère ou l’aéroplane, ou encore l’oiseau gigantesque dont l’homme arrivera à reconstituer le vol ?

Peut-être tous les moyens seront-ils à ce point perfectionnés qu’ils seront tous réalisés.

« Le Grand journal hebdomadaire d’actualités. » Paris, 1907. 
Illustration : bidouillage maison.

Un repas de noces

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Ce repas de noces, on le trouvera peut-être un peu étrange, mais il faut dire aussi qu’il a lieu chez des anthropophages. Une antique coutume, nous raconte dans la France M. Fulbert-Dumonteil, exige qu’en mariant sa fille la mère cesse de vivre et figure, comme plat d’honneur, au festin nuptial.

Pour cette infortunée, le jour des noces est son jour de mort. Elle le sait dès son enfance, s’y attend, s’y résigne. Au milieu des danses et des chants joyeux, elle régalera de sa chair l’enfant qu’elle a nourri de son lait. Voici comment la chose se passe, d’après le voyageur Alexandre Lostougoff :

On hisse la belle-maman, avec infiniment de respect, sur la haute branche d’un arbre solitaire. Là, elle pend dans le vide, se cramponnant avec les mains au rameau fatal qu’elle lâchera bientôt pour faire son entrée à table et dans l’éternité.Le gendre donne le signal des danses et entonne la chanson du sacrifice :

♪ « Tiens-toi bien, vieille femme, tiens-toi bien ! Quand le fruit est mûr, le fruit tombe à terre. » ♫

Voyez-vous la malheureuse s’accrochant avec désespoir à cette branche maudite qui n’est point, certes, une branche de salut; promenant sur la foule un regard suppliant et désolé; se trémoussant dans le vide avec des contorsions à la fois comiques et navrantes ! Frappant sur son bouclier, le gendre répète, comme un verset funèbre, le chant de mort, et la mariée assiste, impassible, à ce spectacle épouvantable, songeant que, devenue mère à son tour, elle est destinée à subir le même sort.

Enfin, la patiente, à bout de forces, lâche la branche et s’aplatit sur le sol. Le fruit était mûr. Les chants redoublent, assourdissants, féroces, exaltés. Il ne reste plus qu’à se mettre à table. Pauvre belle-maman ! il n’est plus à craindre qu’elle vienne troubler, un jour, la paix du jeune ménage.

« Gazette littéraire, artistique et bibliographique. »  Paris, 1891.
Illustration : Astérix & Obélix / Uderzo-Goscinny.

Les abeilles à la noce

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Cette scène, qu’il est permis de qualifier de piquante, s’est passée dans la petite commune de Roussillon, dans l’Isère.

Au moment où une noce allait pénétrer dans l’église, un essaim d’abeilles l’assaillit. Ce fut une débandade désordonnée, la jeune mariée fuyant la première et cherchant à protéger contre les mouches irritées ce charmant visage que couronnaient des fleurs sans miel. Vaine défense, et autour d’elle la lutte était également pitoyable entre les invités et les mouches importunes.

Une brave femme, prenant le tumulte pour une bagarre, prévint la gendarmerie. Celle-ci accourut, mais dut battre en retraite. Le cortège nuptial réussit enfin à pénétrer dans l’église, dont les portes furent précipitamment closes. Mais quelques abeilles avaient pu suivre leurs victimes et durant la cérémonie un sourd bourdonnement d’orgue se faisait entendre : c’étaient les prisonnières qui cherchaient la clé des champs.1abeille

« Le Petit Journal illustré. »   Paris, 1912.

Une bonne leçon

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Un jour Goha alla à la noce d’un de ses voisins revêtu de ses habits ordinaires. Lorsqu’il arriva, il n’y avait pas encore d’invités, et on lui assigna une des meilleures places. Mais lorsque les hôtes arrivèrent couverts de leurs habits les plus riches, on demanda à Goha de leur céder sa place; et, bientôt, descendant toujours au fur et à mesure qu’arrivaient de nouveaux invités, Goha se trouva à la dernière place, tout près de la porte.

Goha sortit alors; il alla à sa maison et demanda à sa femme ses plus beaux habits. Il s’en revêtit et retourna dans la salle du festin; le maître de la maison et tous les hôtes se levèrent à son arrivée et l’invitèrent à s’asseoir à la meilleure place.

Le festin commença; mais Goha, au lieu de manger, tenait son habit par un des pans et l’invitait à manger. Les hôtes, voyant cela, demandèrent à Goha si vraiment les habits pouvaient manger. Alors tout de suite Goha répondit: 

Je suis venu ce matin revêtu de mes habits ordinaires, et, comme il n’y avait encore personne, vous m’avez invité à m’asseoir à la meilleure place; puis, lorsque les hôtes sont arrivés, revêtus de beaux habits, vous m’avez fait descendre jusqu’auprès de la porte; puis je suis allé chez moi et j’ai mis de beaux habits, alors vous m’avez invité à la meilleure place, celle que j’occupe maintenant. Cela prouve que ce sont mes habits que vous honorez, et c’est pour cette raison que j’invite mon paletot à prendre part au festin.

Conte égyptien.