naufrage

Un beau fait divers

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Un vaisseau baleinier américain, l’Essex, commandé par le capitaine George Pollard, et naviguant dans l’océan Pacifique, a été soudainement attaqué par une énorme baleine, laquelle, suppose-t-on, accompagnait sa petite famille. 

L’animal est revenu plusieurs fois à la charge et a réussi à provoquer une voie d’eau dans la coque du bâtiment, que son équipage a dû abandonner en toute hâte. 

Les marins américains, ainsi contraints de fuir dans leurs canots, se sont réfugiés dans une île déserte (île Handerson), où ils ont été retrouvés par un navire anglais. Ils n’étaient plus que trois, ayant été obligés de se manger entre eux pour soutenir leur triste existence. 

Voilà un beau fait divers. Il est vrai qu’il remonte au 25 décembre 1821.

Poissons louches

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Est-il vrai que bien des gens s’abstiennent de manger du poisson depuis le naufrage du Saint-Philibert, et que, pour en  offrir à leur clientèle, les hôteliers de la Loire- Inférieure doivent assurer que les crustacés arrivent du nord de la Bretagne ?

Grand amateur de poisson, M. Duchesne, le regretté académicien, ne s’encombrait point de considérations fâcheuses. Un jour, dans son cabinet de travail de Saint-Servan, il nous contait un grand naufrage, qui avait eu lien au large de Saint-Malo. Puis, malicieux, il concluait :

D’ailleurs, les homards ont été excellents, cette année-là.

« L’Impartial. » Djidjelli, 1931.
Peinture de Charles Napier.

Le matelot abandonné

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L’histoire de Robinson Crusoé n’est pas une invention du romancier Daniel de Foe, qui a seulement eu le tort de créer un personnage fictif, le jeune Vendredi, car l’original, le type qui lui a servi de modèle, a vécu quatre ans et quatre mois dans une solitude absolue.

C’était un matelot écossais, Alexandre Selkirk, que son capitaine avait cruellement abandonné, à la suite de quelque démêlé, dans l’îlot désert de Juan Fernandez, en plein Pacifique. Il n’avait que ses habits, un fusil, de maigres munitions, une hache, un couteau, un chaudron, des instruments, une Bible et des livres de marine. Les huit premiers mois furent atroces, mais il finit par trouver du charme à cet isolement.

Deux cabanes faites en branches d’arbres s’élevèrent bientôt : il les couvrit de jonc et les calfeutra intérieurement de peaux de chèvres. Quand ses habits furent élimés jusqu’à la corde, il se tailla un justaucorps et un bonnet à longs poils qui le garantirent à merveille du froid. Les souliers lui furent inutiles, car la corne de ses pieds devint promptement un véritable sabot. Il eut de la peine à se passer de sel. Le bois de piment y suppléa par son arome prononcé. Il obtint du feu en frottant deux morceaux de bois l’un contre l’autre.

Il se nourrit de chèvres dont il tua près de cinq cents. Quand la poudre et les balles lui manquèrent, il les prit à la course, tant il acquit d’agilité. Un jour il tomba dans un précipice et, revenu à lui, il se trouva qu’il était couché sur le corps de la chèvre par lui poursuivie ! Il eut aussi des légumes. Il mangeait dans la plus petite des huttes et dormait et faisait ses dévotions dans l’autre. Son passe-temps fut l’élevage des chats et des chevreaux.

Quand il fut recueilli en 1709 par Woods Rogers, il pouvait à peine parler, il refusa tout aliment, toute boisson.

Alfred Spont. « Les grandes infortunes. »  Paris, 1890.
Lire également : https://gavroche60.com/2015/04/15/le-naufrage/

Calomnie

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naufrage

On écrit de Londres à propos du naufrage dans les régions polaires du Canard, navire écossais :

Le capitaine a eu les pieds gelés. Les deux matelots qui restaient, pressés par la faim, se décidèrent à manger le cuisinier, et purent ainsi se soutenir jusqu’au douzième jour où ils furent recueillis

Elle ne manque pas de gaieté, la correspondance anglaise. Elle nous rappelle un mot de voyageur :

On calomnie ces pauvres cannibales. J’ai vécu avec eux. En trois mois ils n’ont mangé qu’un missionnaire, et encore c’était à la suite d’un malentendu. www_messentools_com-emoticones-humor-126

« L’Éclipse : journal hebdomadaire. »  Paris, 1876.
Gravure de G. Baxter (image d’illustration).

Un naufragé

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Une crue un peu forte s’est produite pendant la nuit, et le fleuve a recueilli un certain nombre d’objets imprudemment déposés trop près de ses rives, poutres, futailles vides, et autres matériaux susceptibles de flotter.

Sur une de ces épaves un chat miaule déplorablement, et tous les cœurs sensibles, affiliés ou non à la Société protectrice des animaux, se demandent avec angoisse quel courageux sauveteur se portera au secours de l’infortuné félin.

« À travers Paris. » Texte et dessin de Crafty.  Paris, 1894..

Marins

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Mathurin-Méheut

Il est une classe de notre peuple que l’on ne connaît pas assez, c’est la classe des marins.  Il y a là du cœur, de la générosité, de la foi chrétienne. Le matelot croit en Dieu qui soutient son frêle navire entre le ciel et l’abîme; aussi lui demande-t-il sa bénédiction. On dit que cette classe est peut-être la plus charitable de toutes.

A Boulogne sur-Mer, un pêcheur périt dans un naufrage. Cependant, il est père de famille, il laisse une femme et cinq petits enfants ! Que vont-ils devenir ? La charité des marins y a pourvu. A chaque pêche, chaque bateau donne à la pauvre veuve un de ses plus beaux poissons; elle donne du pain et de l’instruction à ses petits enfants.

J’aime la charité, elle est si bonne et si facile !

« Encyclopédie populaire : journal de tout le monde. »  Paris, 1856.
Illustration :  Mathurin Meheut.