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Abeilles et croyances populaires

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Dans le Bas-Berry, quand il y a un décès à la maison, on entoure la ruche d’une bande de drap noir. Il en est de même dans certaines parties de l’arrondissement de Châteaulin (Finistère), où le deuil des ruches dure un an. Les cultivateurs du pays sont persuadés que l’oubli de cette pratique amènerait le dépérissement de toute la ruche. On constate les mêmes croyances en Normandie et au pied des Pyrénées.

Les abeilles donnent lieu à de nombreuses superstitions. En Westphalie, on met dans le cercueil d’un mort de la cire et du miel, et, de la sorte, les ruches ne seront pas volées. En Souabe, quand les « mouches » sont paresseuses, on leur adresse des remontrances, qu’elles prennent à coeur sans tarder. On dit, dans la même région, que les abeilles meurent chez les avares et chez les époux qui ne s’entendent pas.

Ailleurs, si l’on transporte une ruche par-dessus la rue, on ne doit ni se retourner, ni dire un mot, ni rendre un salut, sans quoi l’essaim prend sa volée. Il ne fait plus de miel s’il a été déplacé la veille de Noël. Sur quelques points de l’Allemagne, au temps où les abeilles essaiment, on prononce ces mots devant la ruche : « Chère mère abeille, reste ici : je te donnerai une nouvelle maison, dans laquelle tu bâtiras et produiras miel et cire, dont tu gratifieras tous les cloîtres et églises. »

C’est encore là que le propriétaire des ruches ne doit pas partir en voyage le jour de la Chandeleur, ni même quitter la maison, sous peine de voir les abeilles s’envoler au printemps.

Bref, dans tous les pays, dans tous les temps, la superstition populaire s’est donné carrière autour des ouvrières des ruches, sans doute parce que leur activité, leur intelligence, l’aisance qu’elles apportent paraissent des choses merveilleuses et quelque peu surnaturelles.

« Nos lectures chez soi. » Paris, 1910.

Les abeilles à la noce

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Cette scène, qu’il est permis de qualifier de piquante, s’est passée dans la petite commune de Roussillon, dans l’Isère.

Au moment où une noce allait pénétrer dans l’église, un essaim d’abeilles l’assaillit. Ce fut une débandade désordonnée, la jeune mariée fuyant la première et cherchant à protéger contre les mouches irritées ce charmant visage que couronnaient des fleurs sans miel. Vaine défense, et autour d’elle la lutte était également pitoyable entre les invités et les mouches importunes.

Une brave femme, prenant le tumulte pour une bagarre, prévint la gendarmerie. Celle-ci accourut, mais dut battre en retraite. Le cortège nuptial réussit enfin à pénétrer dans l’église, dont les portes furent précipitamment closes. Mais quelques abeilles avaient pu suivre leurs victimes et durant la cérémonie un sourd bourdonnement d’orgue se faisait entendre : c’étaient les prisonnières qui cherchaient la clé des champs.1abeille

« Le Petit Journal illustré. »   Paris, 1912.