Mark Twain

L’ami des livres

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Une jeune fille eut l’idée de demander à Mark Twain si elle pouvait lui offrir un livre comme souvenir. L’humoriste ne manqua pas de lui répondre :

« Sans doute, sans doute ! Un livre a toujours son utilité. S’il est bien relié en cuir, il sert admirablement pour repasser les rasoirs. Petit et concis, il se glisse fort bien sous le pied boiteux de la table et rétablit l’équilibre. Gros et vieux avec des fermoirs en métal, il constitue un projectile magnifique et de la plus grande utilité contre les chiens et les intrus. Enfin, grand et large comme un atlas de géographie, il n’a pas son pareil pour remplacer un carreau cassé. Envoyez, mademoiselle, envoyez !« 

Peinture : Ignace Spiridon. 

La vache de Mark Twain

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Il y avait une fois un malin qui s’appelait Mark Twain. 

Un jour, il lui vint l’idée d’assurer ses cigares contre l’incendie.

Et puis il les fuma. 

Il réclama ensuite une indemnité à la Compagnie d’Assurances affirmant que ses cigares avaient péri PAR LE FEU. 

Effectivement. Mark Twain ne mentait pas. 

D’ailleurs il avoua que ses cigares n’avaient pas pris feu accidentellement. 

Le même Mark Twain acheta avec son cousin, et de moitié, une vache. Au moment de l’achat, il eut soin de tenir la queue de la vache, d’un petit air innocent. La vache, installée, Mark Twain prit tout le lait. 

Le cousin se fâcha. 

Mark Twain affirma que, dans sa pensée, c’était la moitié ARRIÈRE de la vache qu’il avait achetée et qu’il en avait donné la preuve en tenant la queue. 

Mark Twain ne mentait pas. C’est comme cela qu’il faut s’y prendre en politique !… et en amour. Ne jamais mentir… mais ne jamais dire toute la vérité. 

Le sosie

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Un gentleman londonien, qui soutenait mordicus être le portrait tout craché de Mark Twain, lui envoya sa photographie :

« Ma ressemblance avec vous n’est-elle pas prodigieuse, extraordinaire ? » lui écrivait-il.

L’illustre écrivain répondit :

« Monsieur, je trouve que votre photographie me ressemble beaucoup plus que je ne me ressemble moi-même; aussi, l’ai-je fait tout de suite encadrer, et je viens de la suspendre dans mon cabinet de toilette à la place de mon miroir, afin de me raser devant tous les matins. »

Les morts qui vont trop vite

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Les nécrologies prématurées ne sont pas rares. Par ce temps de reportage à outrance, il est probable qu’elles se multiplieront. Il suffit de s’entendre et de considérer les nouvelles de la dernière heure comme étant simplement des nouvelles de l’avant-dernière…

Mark Twain connut les honneurs de l’oraison funèbre « anthume », comme disait Allais. Il écrivit à son Bossuet que la nouvelle de sa mort était un peu exagérée. Lord Brougham, lui, avait fait annoncer son décès, pour connaître l’opinion de ses contemporains à son sujet. Il fut déçu. Monseigneur Strossmayer, le célèbre prélat, félicité lui-même le correspondant de notre confrère Le Temps pour la très aimable nécrologie qu’il avait publiée sur lui. L’amiral Rodjestvensky, M. de Nelidoff furent enterrés deux mois trop tôt par les journaux anglais, y compris le Times.

Pareille mésaventure arriva récemment à un de nos plus spirituels doyens, Emile Blavet, qui put dire, lui aussi, avec le personnage de Corneille :

Les gens que vous tuez se portent assez bien !

« Excelsior : journal quotidien : informations, littérature, sciences, arts, sports, théâtre, élégances. »  Paris, 1910.
Illustration : Jean Hélion.

Les 5 dollars de Mark Twain

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Le célèbre humoriste américain Mark Twain raconte ainsi la plaisante façon dont il gagna ses premiers 25 francs.

Il était tout enfant, il avait été condamné par son maître d’école à recevoir 25 coups de baguette là où vous savez.

Le coupable, qui avait tout simplement gravé son nom sur une table, pouvait se racheter en réparant le dommage causé : coût cinq dollars (25 francs), à payer au magister.

Mark Twain, tout en larmes, alla trouver un parent qui se laissa attendrir, et allongea les cinq dollars demandés. L’écolier, qui n’avait jamais vu pareille somme, jugea préférable de la garder.

Il alla donc trouver son bourreau et tendit son postérieur aux verges.

A chaque coup de baguette, je comptais vingt sous, raconte Mark Twain; et voilà comment avec tout autre chose que mon cerveau, j’ai gagné le premier argent qui soit entré dans ma poche.

« Magazine hebdomadaire universel. » Paris, 1903.

Le rêve de Mark Twain

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Mark Twain

Vers la fin des années 1850, Mark Twain et son frère Henry travaillaient ensemble sur les bateaux à vapeur qui desservaient le Mississipi entre Saint Louis et la Nouvelle Orléans.

Une nuit, pendant un séjour chez sa sœur à Saint Louis, il eut un rêve saisissant: il vit, dans le salon de sa sœur, le corps de son frère couché dans un cercueil en métal posé sur deux chaises ; sur la poitrine de Henry était posé un bouquet, avec une unique fleur rouge au centre.

A son réveil, Twain fut convaincu que son frère était mort et qu’il gisait dans le salon. Il pensa aller voir le corps, mais décida d’aller d’abord prendre l’air. Il sortit, fit quelques pas et ne comprit qu’à ce moment qu’il avait rêvé. Il rentra chez sa sœur et lui raconta son rêve.

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Quelques semaines plus tard, Twain et son frère se trouvaient ensemble à la Nouvelle Orléans, mais ils prirent deux bateaux différents pour regagner Saint Louis. Henry embarqua sur le Pennsylvania, dont les chaudières explosèrent non loin de Memphis, causant la mort de nombreuses personnes. Henry, grièvement blessé, fut emmené à Memphis, où il mourut quelques jours après. Presque toutes les victimes de l’accident furent inhumées dans des cercueils en bois, mais des femmes de Memphis, émues par la jeunesse de Henry, recueillirent les fonds nécessaires pour un cercueil en métal. Quand Mark Twain arriva, il vit le corps de son frère exactement comme dans son rêve. Seul manquait le bouquet. Une femme entra alors et déposa sur la poitrine de Henry un bouquet de fleurs blanches avec, au centre, une unique fleur rouge.

« Journal of American Society for Psychical Research. » 1970.

« Le grand livre du mystérieux. »  Sélection du Reader’s Digest, 1985.