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Le vrai visage d’Hollywood

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Mireille-Balin

Mireille Balin s’ennuie à Hollywood et elle menace de quitter la capitale américaine du cinéma :

« Ici, déclara-t-elle, tout gravite autour du cinéma. On perd petit à petit sa personnalité et le sens des valeurs réelles. Je frémis à l’idée de la réadaptation qu’ii me faudra faire lorsque je quitterai un jour Hollywood pour me retremper dans la vie normale de Paris. Hollywood, c’est une stupide potinière qui épie les gens et bâtit des romans impossibles. Voilà ce qu’est Hollywood et on y étouffe ! Dans cette atmosphère sans gaîté et ce climat sans saison, je perds ma joie et mon enthousiasme. Je lutte pour me sauver, parce que je ne veux pas devenir une « star » comme celles d’ici qui ne sont plus que de luxueux automates. Je veux vivre, aimer, respirer et rire, malgré Hollywood et ses dollars… Je me suis trompée sur Hollywood, Ce n’est pas seulement la ville des mirages, c’est, comme le disait Maurice Chevalier, « un ring de boxe… »

Peut-être y a-t-il dans ces déclarations désenchantées un peu de rancoeur provoquée par des espoirs déçus, mais cette description d’Hollywood semble véridique. Le cinéma est le dieu de cette cité sans âme et tout doit lui être subordonné.

« Ric et Rac : grand hebdomadaire pour tous. »  Paris/Clermont-Ferrand, 1938.
Illustration : Mireille Balin dans «Gueule d’amour» (1937)

Les abeilles à la noce

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Cette scène, qu’il est permis de qualifier de piquante, s’est passée dans la petite commune de Roussillon, dans l’Isère.

Au moment où une noce allait pénétrer dans l’église, un essaim d’abeilles l’assaillit. Ce fut une débandade désordonnée, la jeune mariée fuyant la première et cherchant à protéger contre les mouches irritées ce charmant visage que couronnaient des fleurs sans miel. Vaine défense, et autour d’elle la lutte était également pitoyable entre les invités et les mouches importunes.

Une brave femme, prenant le tumulte pour une bagarre, prévint la gendarmerie. Celle-ci accourut, mais dut battre en retraite. Le cortège nuptial réussit enfin à pénétrer dans l’église, dont les portes furent précipitamment closes. Mais quelques abeilles avaient pu suivre leurs victimes et durant la cérémonie un sourd bourdonnement d’orgue se faisait entendre : c’étaient les prisonnières qui cherchaient la clé des champs.1abeille

« Le Petit Journal illustré. »   Paris, 1912.

Le cannibale

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A Medembick, en Hollande, deux jeunes gens, fils de bourgeois, aimaient la même jeune fille. Ils convinrent de se battre, pour savoir qui aurait le droit de lui faire la cour; ce devait être le vainqueur, cela va sans dire.

Au jour indiqué, la lutte eut lieu. Elle fut affreuse. L’un des combattants mordit l’autre et lui enleva le bout du nez. Il se croyait sûr de la victoire. Pourtant il déchanta très vite. La jeune fille, ayant horreur des cannibales, donna sa main à celui qu’il avait défiguré.

« Le Journal monstre. » Léo Lespès, Paris, 1857.