LouisXV
Le gâteau des Rois
![Tableau de Jean-Baptiste Greuze représentant le grand-père faisant tirer les parts au plus petit de la famille. Une petite mendiante, qu'on a laissée entrer, guette la pari des pauvres.](https://gavroche60.wordpress.com/wp-content/uploads/2014/12/j-bgreuzegateaurois.jpg?w=705)
On n’est pas d’accord sur l’époque à laquelle il faut faire remonter l’usage de manger un gâteau contenant une fève, le jour des Rois. Toujours est-il que cette coutume très ancienne est encore en honneur dans la plupart des familles, qui saisissent cette occasion pour se réunir chaque année.
Un des rares journaux publiés au XVIIème siècle, le Mercure galant, nous apprend que Louis XIV conserva toujours l’usage du gâteau des Rois, et il cite notamment la fève tirée à Versailles en janvier 1684, qui servit de prétexte à un grand festin et à force divertissements.
Un gâteau des Rois qui a aussi son histoire est celui qui fut tiré par Louis XV en compagnie de ses trois petit-fils. Le hasard fit qu’en coupant le gâteau, il coupa aussi la fève en trois morceaux. Ce prince superstitieux vit dans ce fait, insignifiant en apparence, l’annonce prophétique du règne et des malheurs des trois frères, qui devinrent, en effet, Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.
A cette époque, les superstitions ne se rencontraient pas seulement à la cour. Dans les campagnes, le jour des Rois, le père de famille appelait à sa table tous ses enfants, même ceux qui étaient au berceau, de peur que ces derniers ne fussent tourmentés par le démon et jetés à terre. La mère qui avait un enfant sous les drapeaux enfermait dans son armoire une part du gâteau, appelée la part à Dieu, et, si elle se conservait, cela voulait dire que son fils se portait bien.
« Le Petit Français illustré » Paris, 1890.
Coquetterie
Les cabriolets venaient d’être mis à la mode, c’était sous Louis XV, et le bon ton voulait que toute femme conduisît son véhicule elle-même.
Quelle confusion ! Les plus jolies mains étaient peut-être les plus malhabiles, et de jour en jour les accidents devenaient de plus en plus nombreux. Le roi manda M. d’Argenson, et le pria de veiller à la sûreté des passants.
— Je le ferai de tout mon coeur, Sire, dit l’autre. Mais voulez-vous que les accidents disparaissent tout à fait ?
— Parbleu !
— Laissez-moi faire.
Le lendemain, une ordonnance était rendue qui interdisait à toute femme ou dame de conduire elle-même son cabriolet, à moins qu’elle ne présentât quelques garanties de prudence et de maturité, et qu’elle n’eût, par exemple, l’âge de raison, (trente ans).
Deux jours après aucun cabriolet ne passait dans la rue conduit par une femme. Il n’y avait pas dans tout Paris une Parisienne assez courageuse pour fouetter publiquement ses chevaux et pour avouer qu’elle avait trente ans.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.