Jim Gerald

Ton univers impitoyable

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vautier

Les artistes reçoivent beaucoup de lettres. On leur demande des photos, des autographes, on les interroge sur leurs rôles, on leur demande des précisions sur les films qu’ils doivent tourner. On leur pose aussi parfois des questions embarrassantes, des questions imprévues et souvent saugrenues.

A Loretta Young, une demande en mariage se terminait par ces mots : Dans le cas où ma proposition ne vous agréerait pas, veuillez être assez aimable pour en faire part à Mlle votre soeur, qui me plaît également beaucoup. A l’exquise divette Germaine Roger, un étranger demanda : Etes-vous amoureuse de vos partenaires ? Au jeune premier Joel Mac Crea : Que portez-vous quand vous prenez un bain de soleil ? La réponse fut : Un pardessus en poil de chameau. Et  cette autre que reçut Lucien Baroux : Cher monsieur, je vous ai souvent vu au cinéma. J’ai dix-sept ans et je suis blonde. Dois-je me faire faire « la permanente » ? A Ginger Rogers, âgée de vingt ans, on écrivit pour lui demander si elle était la mère de Buddy Roggers, trente-cinq ans.

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Georgius se vit poser la série de questions suivantes, dont l’ensemble constitue un bel assortiment, et cela pour la même personne : Portez-vous des caleçons courts ou longs ? Comment préférez-vous les pommes de terre ? Quelle est votre couleur favorite pour une voiture ? Jim Gerald estime, lui, que la plus saugrenue des questions que l’on puisse lui poser est celle de faciliter l’accès de la profession de comédien à un nouveau venu. Autant offrir à un agneau de partager sa couche avec le loup !

Duvallès a plutôt ri jaune quand on lui a demandé quel maquillage il se mettait sur la figure pour avoir un teint d’âne. Or, Duvallès tourne sans se maquiller ! La jolie Blanche Montel eut bien peur quand elle reçut la missive suivante :L’esprit de ma mère me commande de vous épouser. Je vous attends demain à Lyon. Le plus ennuyeux était qu’elle fut en butte aux avances de ce demi-fou pendant un mois.

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A Laurel et Hardy, l’on demanda s’ils dormaient ensemble avec leur femme au milieu ou aux extrémités du litRaimu n’a jamais pu digérer cette question que l’on posa un jour à sa femme : Est-il exact que votre mari soit interné comme fou et ne soit remis en liberté que pour tourner ?

Robert Frankel. « Ciné-miroir. » Paris, 1940.