Jeanne d’Arc

Jeanne l’aristo

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Allons ! Bon ! Voici que Jeanne d’Arc, dont on à fêté dimanche le 500e anniversaire, n’était pas du tout une paysanne, ni une bergère !

L’abbé Mandre, curé de Damvilliers, dans la Meuse (1742-1820), a écrit jadis que le père, Jacques d’Arc, et la mère, Isabelle Romée, n’étaient, point, de pauvres laboureurs, mais des gentilshommes campagnards possédant 20 hectares de terre qu’ils faisaient valoir eux-mêmes.

Jehanne était une demoiselle de château, parfaitement au courant de la politique et des faits généraux qui se passaient en France. Elle a conduit les troupeaux de ses parents et ceux de ses voisins, à son tour de rôle, partageant, la besogne selon l’usage avec les autres filles du pays, selon l’usage patriarcal de ces temps sans snobisme.

Et voilà !

La famille Jeanne d’Arc était une famille d’aristos. La fête devient, dès lors, anti-démocratique. L’abbé Mandre avait bien besoin de venir nous raconter ça !

« Les Potins de Paris : politiques, financiers, théâtraux. » Paris, 1929.
Illustration : Fête de Jeanne d’Arc à New-York, CN (cliché Central News photo service) USA : Agence Rol. 1920 

Le saut de Jeanne

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Jeanne était prisonnière depuis plusieurs mois; elle savait que les Anglais négociaient son extradition; elle savait aussi que la ville de Compiègne, toujours assiégée, commençait à perdre courage.

Alors l’idée lui vint de se jeter au bas de la tour où elle était enfermée, espérant par là, ou procurer sa fuite à l’avantage de ceux de Compiègne, ou échapper par la mort aux Anglais. Les chances étaient plutôt pour la mort que pour le salut. La hauteur d’où se précipita la pauvre captive était considérable. L’acte d’accusation dit « du sommet d’une haute tour. »  Le texte français des interrogatoires, sans déterminer cette hauteur, la précise cependant davantage en nous apprenant que la tour était le donjon du château de Beaurevoir, donjon d’où relevaient les seigneuries d’un vaste canton de la Picardie. Soixante à soixante-dix pieds sont la moindre élévation qu’on puisse supposer à un édifice de cette importance.

Tout le monde crut la Pucelle morte après qu’elle eut accompli ce saut prodigieux. Cependant elle en fut quitte pour un évanouissement suivi de plusieurs jours de malaise, pendant lesquels il lui fut impossible de rien prendre. Elle n’avait reçu ni fracture ni contusion grave.

 

Extrait des Aperçus nouveaux sur l’histoire de Jeanne d’Arc, Jules Quicherat, 1850.