héros

Familiarité intempestive

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le-Temple-de-la-Gloire

Voltaire, pour complaire à Madame de Pompadour, avait composé, en l’honneur des victoires de Louis XV, au retour de la guerre des Pays-Bas, un ballet intitulé le Temple de la Gloire.

Ce ballet héroïque où le roi était désigné sous le nom de Trajan fut exécuté par des seigneurs et dames de la cour. Les rangs étaient confondus, et dans ce jour l’on semblait avoir banni toute étiquette. Voltaire se trouvait placé dans la logo royale, derrière Sa Majesté. Sur la fin de la pièce, et dans un moment d’enthousiasme provoqué en lui par son propre ouvrage, l’auteur du ballet saisit dans ses bras celui qui on était le héros, en s’écriant :

« Eh bien ! Trajan, vous reconnaissez-vous là ? » 

A l’instant le spectacle est interrompu, des gardes s’emparent de l’irrévérent et le conduisent en lieu de sûreté. Mais le mouvement était trop flatteur pour que celui qui en avait été l’objet ne fit pas grâce à celui qui avait pu croire que la composition d’un ballet était un brevet de familiarité auprès d’un puissant roi.

« Musée des familles. »  Paris, 1897.

L’espoir d’un brigand

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Giuseppe-Musolino

Le procès de Giuseppe Musolino, de ce chevaleresque bandit d’opéra-comique, pour qui le sexe charmant montre un enthousiasme presque égal à celui dont jouit chez nous le beau Jean de Reszké, est très instructif pour les auteurs de romans-feuilletons, qui trouveront en ce brigand prisonnier des carabiniers, pour une fois arrivés à temps, le type d’un héros fort réussi.

De lui cette réponse, charmante de naïveté présomptueuse, à son  avocat qui l’avertissait qu’il pourrait bien être condamné à trente ans de réclusion :

« En tel cas, je conseille aux jeunes filles italiennes d’adresser un recours en grâce en ma faveur à la reine, et de le renouveler jusqu’à ce qu’elles obtiennent satisfaction. »

« La Revue mondaine : hebdomadaire, littéraire et artistique. »  Paris, 1902.