Guillaume II

Ni vu, ni connu…

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Guillaume II n’est jamais venu officiellement à Paris, ce qui ne l’empêche point de connaître la capitale aussi bien que n’importe lequel de nos impénitents boulevardiers. 

Il nous rend, à ce qu’il paraît, de très fréquentes, visites, mais, cela va sans dire, ces  discrètes visites sont toujours entourées du plus impénétrable incognito. 

Malgré les précautions prises, le kaiser, lors d’un très récent voyage qu’il lit à Paris, fut reconnu dans le démocratique « taxi » qui le véhiculait par un de ses sujets, officier en civil. 

Ce dernier, en apercevant son souverain, laissa le respect prendre le pas sur la prudence et soudain, raidi, les talons joints, il esquissa le salut militaire. 

II est fort probable que cette impardonnable gaffe ne profitera point à son avancement.

« Ma revue. » Paris, 1907.

Influence

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kaiserLe Kaiser vient de trouver un moyen d’influencer l’opinion publique et de corriger le mauvais effet de certains bruits qui percent parfois les murs de l’intimité impériale. 

Quand un journal, une feuille satirique de Berlin, publient une anecdote déplaisante pour la famille de Prusse, on voit aussitôt paraître aux vitrines des magasins les plus en vue des photographies tirées à des milliers d’exemplaires rectifiant par l’illustration l’assertion maligne ou blessante. 

De mauvaises langues insinuaient que le projet de mariage de la Princesse Victoria-Louise avec le Prince Ernst de Cumberland n’était qu’une pure combinaison diplomatique. Les fiancés, comme cela arrive bien souvent, se soumettaient, assurait-on,  avec froideur et résignation à cette injonction. Immédiatement, les divers photographes de la Cour montrèrent les deux fiancés se prodiguant les marques extérieures de la plus vive affection dans les circonstances les plus variées. 

On avait affirmé également qu’à un grand dîner donné par l’Empereur, le Kronprinz n’avait pas été invité pour marquer qu’il était ouvertement en désaccord avec son père.  Le lendemain, Berlin était littéralement inondé d’une photographie sensationnelle représentant Guillaume II se promenant amicalement bas dessus bras dessous avec son fils. 

Et voilà comment on écrit l’histoire…

« Revue contemporaine. » Saint-Pétersbourg, 1913.

 

Un qui travaille

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Le prince Louis Ferdinand, petit-fils de Guillaume II, qui a passé son doctorat à l’Université de Berlin, est entré chez Ford comme simple monteur. 

Une fois passés ses examens, contre la volonté de son père, l’ex-kronprinz, s’embarqua pour l’Amérique où il fut quelque temps l’hôte de M. Bigelorf, ami de I’ex-kaiser. L’ex-kronprinz a exprimé à son fils son mécontentement de le voir embrasser cette carrière, mais le jeune prince a affirmé que son avenir était là, et il a laissé choir son papa.

Le prince Louis Ferdinand fera peut-être des  victimes dans l’industrie automobile, mais moins, assurément, que n’en fit, son grand-père dans l’industrie militaire.

« Les Potins de Paris. » Paris, 1929.

L’empereur Guillaume et le vingtième siècle

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On connaît certaines excentricités de l’empereur Guillaume. On se souvient qu’il avait décidé que le vingtième siècle commencerait le 1er janvier 1900, à la grande stupéfaction du monde allemand consulté..

D’après certains bruits, le kaiser, en prenant cette décision, aurait agi par superstition. Bien qu’il prétende le contraire, l’empereur n’oublie pas cette prophétie du moine Hermann de Lehninn, d’après laquelle il serait le dernier empereur de la race des Hohenzollern ; il doit disparaître « à la suite d’une grande guerre, qui ouvrirait et ensanglanterait le nouveau siècle. » L’année 1900; année de l’Exposition Universelle, ne devait pas être cette année funeste. En en faisant la première du nouveau siècle, c’était dérouter la prophétie et éviter les malheurs annoncés pour la première année du siècle… Quand on est superstitieux on doit s’attendre à tout !

La presse indépendante note ces explications avec ironie. Elle les voit les symptômes d’un état d’esprit inquiétant chez le souverain et en même temps une situation politique encore moins rassurante. Un peu partout, on a peur de l’année qui va commencer.

« L’Écho du merveilleux. »  1er janvier 1901.

caractères : Century Schoolbook