guérison

Chinoiseries

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medecin-chinoisLes Chinois ne croient guère à la médecine européenne.

Si un chrétien tombe malade on lui fait avaler les drogues consacrées par la tradition, et il meurt. Si on leur demande pourquoi il n’ont pas consulté le missionnaire, docteur en médecine, il faut s’attendre à cette réponse inattendue :

Nous ne voulions pas faire de la peine au Père. S’il n’avait pas réussi à guérir le malade, il aurait eu trop de chagrin ! 

Avouez qu’on ne peut pas s’exprimer plus diplomatiquement.

« L’Aventure : journal hebdomadaire. »  Paris, 1927. 

Profession de charlatan

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maratLe docteur Koch, qui dit avoir trouvé le moyen de guérir la phtisie, n’est pas le premier qui ait cru faire cette importante découverte. Il a eu, en effet, pour précurseur le célèbre Marat, et voici, à ce sujet, quelques détails que le docteur Cabanès a communiqués à l’Intermédiaire des chercheurs et curieux.

Marat débuta par être médecin. Il eut la chance de guérir de la phtisie la marquise de Laubespine, que tous les médecins regardaient comme perdue. Il administrait à sa malade une eau minérale artificielle qui prit le nom d’Eau factice pulmonique de M. Marat. Cette cure eut un grand retentissement et amena chez Marat une telle quantité de malades qu’il ne savait plus à qui entendre.

Malgré cet immense succès, bien fait pour flatter sa vanité, il abandonna bientôt la médecine pour revenir à l’étude de la physique, disant que l’état de médecin à Paris n’était qu’une profession de charlatan, indigne de lui.

On a bien raison de dire qu’on n’est trahi que par les siens.

« Gazette littéraire, artistique et bibliographique. »  Paris, 1890.
Illustration : Lucien-Étienne Mélingue.

A propos de sorciers

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Albert Anker
Albert Anker

Il faut bien qu’il y ait encore des gens qui croient à la magie ou à la sorcellerie, puisqu’on vient de juger à Lausanne un soi-disant magicien ou chercheur de trésors, qui réussissait à vivre de son métier, ou à peu près. Nous aimons à croire que les dupes du susdit personnage ont juré qu’on ne les y prendrait plus. Quoi qu’il en soit, et pour leur édification spéciale, nous leur donnons aujourd’hui quelques précieuses recettes, tirées d’un vieux manuel qui nous est tombé sous la main, et qui paraît avoir appartenu à un mège de village, autant dire à un sorcier. Les bonnes gens qui aiment les secrets infaillibles du Grand Albert, et qui ont encore en vénération le Grand grimoire et la Clavicule de Salomon, y trouveront certainement leur compte. Nous ne garantissons ni le style, ni l’efficacité de ces merveilleuses recettes. (L. Favrat.)

Pour faire revenir quelque chose qui a été dérobé, quand il y aurait six jours, prends une pièce de quatre sous, et tu la fendras en croix, mais qu’il n’y ait point de pièce séparée, et tu la porteras en bas à un moulin qui moud, sans dire mot à personne, ni en allant ni en revenant; et en le mettant dans le moulin tu diras :

Tiens, diable, que tu me fasses rendre ce que tu m’as fait dérober; et que le diable qui a emporté le larron et le larcin, t’emporte jusques à tant que tu me l’aies fait retourner. Ou bien, tu jetteras un cruche dans le moulin qui mout, sans dire mot à personne, que comme ci-dessus; qu’il ait la croix d’un côté et de l’autre, et tout le larcin reviendra, moyennant qu’il n’y ait que vingt-quatre heures que le larcin ait été fait. Mais tu feras trois signes de croix.

Pour faire danser tous ceux qui sont dans une chambre, prenez du trèfle ou triolet, et le mettre en poudre, et de cette poudre vous en mettrez sur la chandelle et en jetterez par la chambre.

Pour rendre le vin propre à boire, prenez deux fioles, remplissez l’une d’eau et l’autre de vin; mettez-les vis-à-vis l’une de l’autre, et bouchez-les toutes deux avec une cheville de bois de sureau, qui soit propre et qui joigne bien; que le vaisseau de l’eau soit dessus, celui du vin dessous, tous deux bouchés avec la même cheville; au bout de 6, ou 8, ou 14, ou 20, ou 24 heures, ou d’un certain temps, le vin se trouvera dessus et l’eau dessous; éprouvez le vin qui a fait ce voyage, il ne cause aucun mal à personne, et même les malades peuvent en boire tous les jours un peu.

Pour donner la joie à ceux qui sont en banquet, mettez tremper quatre feuilles de verveine en du vin, arroser le lieu où se fera le repas, et ils seront tous contents el joyeux.

Pour prendre les taupes du pré au mois de mai, prenez une taupe en vie, et la mettez dans un pot de terre avec un peu de soufre; allumez, enfouissez en terre jusqu’au col le dit pot, la taupe criera et toutes les autres viendront et tomberont au dit pot; mais il faut que ce soit la nuit.

Pour faire passer les verrues, frottez-les fermement avec un morceau de chair de boeuf, presque jusqu’au sang, et l’enterrez; à mesure que la chair pourrira, les verrues disparaîtront.

Le véritable remède pour les chutes, pour empêcher que le sang ne se caille : Buvez un jaune d’oeuf en du vinaigre, cela empêche le sang de se cailler.

Pour rougeur et inflammation des yeux : Il faut appliquer et lier fortement sur la nuque de la personne affligée de la racine de mauve cueillie quand le soleil est au signe de la Vierge.

Pour se battre avec un autre, il faut prendre de la racine à neuf chemises, du chardon bénit el de la racine ä l’ours, et coudre cela à la ceinture de ses chausses, et quand on voudra attaquer quelqu’un, on mangera trois fois, gros comme un pois, de la racine de grande pimprenelle, en faisant sur soi trois fois le signe de la croix, et il n’y aura jamais homme qui vous puisse faire tourment.

Pour empêcher chien de te mordre, porte avec toi la dent d’un chien noir.

Pour guérir la rage et morsure de chien enragé, dites ou faites dire ces mots : Han, pax, max. Ou bien portez sur vous ces mots pendus au col : Berber, careau, redeat.

« Le conteur vaudois : journal de la Suisse romande. » 1864.

Médecine Chinoise

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medecin-chinois

L’empereur de Chine s’informait un jour auprès d’un Français du nombre des médecins attachés à la famille royale.

A combien se portent leurs honoraires, demanda-t-il ?

Cela n’est pas fixé, répondit l’homme interrogé, et qui du reste ne se trouvait pas là dans le centre de ses connaissances: je crois que chacun d’eux a tant par an, et des gratifications honorables quand il a soigné un ou plusieurs de ces illustres malades.

Eh bien ! moi, répondit le monarque chinois, je trouve cette méthode fort mauvaise, et je ne m’arrange pas ainsi avec mes médecins: je les paie richement à raison de tant par jour; mais sitôt que moi ou l’un des miens sommes malades, les appointements de nos docteurs sont suspendus jusqu’à guérison. Je vous réponds que, de cette manière, nous ne sommes pas longtemps malades.

« Les soirées amusantes. »  C. Dillet, 1874.

Influence du moral sur le physique

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Edvard_Munch La présente observation authentique mérite d’être extraite des journaux de médecine, en ce qu’elle ajoute un trait touchant à cette mystérieuse histoire de l’influence du moral sur le physique.

Une petite paysanne italienne, Lucia Marini, âgée de dix ans, était depuis longtemps séparée de sa mère, malade à l’hôpital: plusieurs fois elle avait supplié qu’on la conduisît auprès de la malade. Dans un désir si respectable, ses parents  ne virent qu’un caprice; ils refusèrent. La pauvre enfant allait fréquemment à l’église épancher sa douleur. Un jour, on la trouva au pied de l’autel, sanglotant et presque privée de connaissance. Bientôt après apparurent les symptômes d’une affection de l’axe cérébro-spinal, tels que délire, impossibilité de se tenir debout, etc. On lui appliqua des sangsues à la tête et un séton à la nuque. Tous les symptômes disparurent, excepté la paraplégie; et pour qu’elle en fût traitée, on la fit entrer à l’hôpital.

A peine est-elle au lit, qu’elle demande en pleurant la permission de voir et d’embrasser sa mère. Emu de compassion au spectacle de cette douleur si vraie, le médecin ordonne que le désir de l’enfant soit satisfait. Un infirmier prend dans ses bras la petite paralysée, et la mène où son cœur l’appelle. Dès qu’elle aperçoit sa mère, la petite se jette à son cou; elle la couvre de baisers, veut savoir comment elle se porte, demande à l’entendre parler, et ne peut se rassasier de la voir et de la caresser.

Après quelque temps laissé à ces tendres épanchements, on invite Lucia Marini à quitter sa mère, assez gravement malade et on se disposait à l’emporter, lorsque la chère enfant, se levant sur ses pieds, s’écria, en sautant de joie, qu’elle avait recouvré l’usage de ses jambes et elle regagna en effet son lit sans aide, sans efforts, sans fatigue. A partir de ce moment, jusqu’à sa sortie, qui eut lieu au bout de dix jours, elle ne présenta aucune trace de maladies; et elle passait ses journées auprès de sa mère, la consolant, la soignant.

« L’Ami des sciences. »  Victor Meunier, Paris, 1855.  

Tableau: « L’enfant malade. »    Edvard Munch

Guérison imposée

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coupleMa belle demoiselle, disait le fameux docteur Tronchin à une jeune fille de dix-huit ans, qui descendait lentement au tombeau, Il n’y a que l’application d’un vésicatoire qui puisse vous sauver. 

Mais la jeune et intéressante malade n’y voulait point consentir, et sa mère était au désespoir. Un soir le mal avait redoublé, causé par une toux convulsive qui l’avait beaucoup fatiguée. Tronchin, témoin de ses douleurs et désespéré de son entêtement, voulait se retirer; mais les parents lui proposèrent pour l’arrêter de prendre le thé avec eux, usage qui se pratiquait dans la famille.

DrTheodoreTronchinTronchin accepte, les tasses sont placées sur la table, l’eau est bouillante. Tronchin dit qu’il veut lui-même remplir la théière, Il se lève, prend la cafetière, s’embarrasse à dessein dans un tabouret sur lequel la jeune personne avait les jambes allongées, et il les inonde d’eau bouillante. Toute la famille pousse des cris affreux, la malade s’évanouit. Tronchin feint de se désespérer, de se reprocher sa maladresse, et il sort précipitamment. On accusait cet homme habile d’un abandon cruel; bientôt il rentre muni de ce qu’il faut pour panser les jambes brûlées, il s’en acquitte avec la plus grande promptitude, fait coucher la malade, et en se retirant il dit à la mère:

Votre fille est sauvée, je viens de lui appliquer le vésicatoire qu’elle avait toujours refusé

Grace à cette opération singulière et hardie, la jeune personne se rétablit parfaitement, recouvra tous ses charmes et pardonna au célèbre docteur la violence de son remède.

« Les mille et une anecdotes comiques, calembours, jeux de mots, énigmes, charades … » Passard, Paris, 1854.