géométrie

Mauvais accueil

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vaucanson.

On sait que Vaucanson était le premier mécanicien de son temps. Il avait fait un automate qui jouait de la flûte, et un canard artificiel ciel qui mangeait et digérait.

Lorsqu’il fut reçu à l’Académie des sciences, il s’aperçut que presque tous ses confrères lui faisaient fort mauvaise mine. Il en demanda la raison à M de Buffon, qui lui répondit :

C’est que vous n’êtes pas plus fort que moi en géométrie, et qu’ici ils ne font cas que de cela.
Eh ! que ne me le disaient-ils ? s’écria Vaucanson, je leur aurais fait un géomètre.

Il ne pensait pas que cela fût plus difficile que de faire un joueur de flûte ou un canard.

« Encyclopédie populaire : journal de tout le monde… »  Paris, 1856. 

L’éducation d’un prince

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Prince-héritier-Alexandre-de-Serbie

Les princes savent tout et sont parfaits en tout, chacun sait çà. Le jeune roi Alexandre de Serbie, tout jeune qu’il est encore (il n’a  que 15 ans), est déjà arrivé à cet état de perfection idéale et royale. En effet le Journal officiel de Belgrade vient de publier la note ci-après, laquelle ne laisse aucun doute à ce sujet :

S. M. le roi Alexandre a été examiné le 20 juin sur les matières suivantes : religion, géométrie, algèbre, physique, chimie, science des armes, histoire serbe, tactique, histoire universelle, langue latine, langue allemande, langue française, langue anglaise. Sa Majesté a mérité dans toutes les questions la note parfaitement bien.

Étaient présents : MM. les régents du royaume, S. S. le métropolite, M. le président du Conseil, le ministre de la guerre, le président du Conseil d’État, le ministre de l’instruction publique et le gouverneur de Sa Majesté.

Cela ne rappelle-t-il pas le Pancrace du Mariage forcé de Molière, lequel Pancrace  possède « superlative » fables, mythologie et histoire; grammaire, poésie, rhétorique, dialectique et sophistique; mathématiques, arithmétique, optique, onirocritique, physique et métaphysique, etc. ?

« Gazette littéraire, artistique et bibliographique. »  Paris, 1891.

Calcul et mathématique

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henri-poincaré

Un journal raconte que, dans, un scrutin de l’Académie française, le grand mathématicien Henri Poincaré, qualifié d’ « honneur des chiffres », fit une erreur de calcul  qu’un littérateur rectifia.

Quel singulier préjugé se retrouve sous la plume du publiciste, qui veut que le mathématicien soit un calculateur émérite, comme le public juge souvent qu’un calculateur prodige doit être un grand mathématicien ! Mais Giacomo Inaudi ne comprenait rien aux théorèmes de la géométrie ni aux abstractions de l’algèbre.

Un mathématicien est peut-être l’homme qui use le moins des calculs arithmétiques, car il a des procédés qui lui permettent de s’en passer, quand ce ne serait qu’une simple table de logarithmes qui en épargne singulièrement; et le calcul intégral est plus loin du calcul arithmétique, que la peinture de Rembrandt de la peinture en bâtiments. 

Peut-être Henri Poincaré aura-t-il occasion de corriger une faute d’orthographe au littérateur qui a corrigé sa faute de calcul. Et l’un ne sera pas plus étonnant que  l’autre.

« Demain. »  Dr Toulouse, Paris,1912.