gazetta

Origine du journalisme en France

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Théophraste-Renaudot

Le médecin Théophraste Renaudot, le fondateur du journalisme en France, commença par ramasser de tous côtés des nouvelles pour amuser ses malades.

Ainsi, il se vit bientôt plus à la mode qu’aucun de ses confrères.

Mais comme toute une ville n’est pas malade, ou ne s’imagine pas l’être, il réfléchit, au bout de quelques années, qu’il pourrait se faire un revenu plus considérable en donnant chaque semaine au public des feuilles volantes qui contiendraient les nouvelles de France et de divers pays.

Il fallait une permission royale. Il l’obtint avec privilège en 1632.

Mais il y avait longtemps déjà, à cette date, qu’on avait imaginé de pareilles feuilles à Venise, et on les avait appelées gazettes, parce qu’on payait pour les lire une petite pièce de monnaie du nom de gazetta.

« Magazine universel. »  Paris, 1903.

Les origines du journalisme.

« Menteur comme une gazette »

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gazette

Je crois bien que de tous les milliers de journaux qui se sont publiés en France, depuis le premier numéro du Journal des Savants, fondé en 1665 par un conseiller du parlement, pas un encore n’a fait mentir ce respectable écho de l’opinion publique sur la créance que méritent nos chroniqueurs et nos feuilletonistes.

A qui la faute ? Il y a des gens qui prétendent qu’elle est au lecteur, ou plutôt à l’abonné. « Il faut des nouvelles, disait, il y a quelques années, lors de la grande vogue du faits divers, un de nos plus spirituels journalistes; quand il n’y en a pas, il en faut faire. »

On n’est pas bien fixé sur l’étymologie du mot gazette. Quelques-uns croient qu’il vient du latin gaza dont on fait gazetta, ce qui signifie « petit trésor ». Mais ce n’est pas là l’avis de tout le monde. On a aussi expliqué l’origine de ce mot par le sens qu’il semble comporter : gazette, « feuille légère comme la gaze ». Enfin, il y a une troisième étymologie dont nous ne parlerons pas, parce que son authenticité ne nous paraît pas suffisamment établie.

kiosque

Quel est le peuple auquel on attribue l’invention des journaux ? On n’en sait rien. Quant à nous, nous sommes presque assuré que la gazette est née française. Cette invention-là porte le cachet de notre nation. Aucun peuple n’a dû penser avant nous à bavarder ainsi tout haut, à afficher ainsi au grand jour ses causeries familières, les bruits intimes qui courent du palais au salon, du salon au carrefour.

Sainte-Foix attribue l’origine des papiers-nouvelles (new’s papers, comme on dit en anglais) à un médecin nommé Renaudot, qui recueillait partout des nouvelles vraies ou controuvées pour charmer les soucis de ses malades, et qui eut l’esprit ensuite de tirer de ses cancans un parti plus avantageux en s’en occupant plus sérieusement.

Les Anglais, qui ne sont jamais les derniers à réclamer leur part de tout honneur, veulent absolument avoir inventé les gazettes. Personne n’a daigné encore le leur contester.

« Histoire anecdotique et morale des proverbes et dictons français. » Joséphine Amory de Langerack, Lille, 1883.