époux

Le prix de l’honneur

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Jean-Louis-Forain

Le jury de la cour d’assises d’Angers vient de rendre un curieux  verdict. Un sieur Quindier, de Saint-Ellier, âgé de soixante-quatorze ans, accusait les époux Girault de lui avoir extorqué une somme de 1,608 francs.

II avait été attiré chez eux, laissé seul avec la femme, et surpris ensuite par le mari, qui, en le menaçant de mort, lui fit donner la somme en question. Les époux, n’ont pas nié. Mais Girault a dit que Quindier avait perdu l’honneur de sa femme, et qu’il évaluait cet honneur à 1,600 francs.

Le jury a trouvé que la somme n’était pas exagérée, et a acquitté purement et simplement les deux époux.

« Gazette littéraire, artistique et bibliographique. »  Paris, 1891.
Illustration : Jean-Louis Forain.

 

Le banquet des divorcés

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banquet

M. Birson, Américain, organisait, la semaine dernière, à l’occasion du dixième anniversaire de son divorce, un banquet auquel n’étaient conviés que des hommes ou des dames divorcés, ou qui étaient sur le point de l’être.

Le banquet fut présidé par un bon gros monsieur, de la plus charmante gaieté, bien que son ex-épouse l’ait fait saisir et vendre une dizaine de fois pour se payer de la pension qu’il est condamné à lui servir et qu’il s’entête à ne pas lui remettre à l’amiable. Cela n’a altéré en rien sa bonne humeur, et il n’a cessé de montrer l’esprit le plus extravagant
pendant tout le repas.

Comme surtouts, il n’y avait, sur la table, que des motifs décoratifs rappelant la fragilité de l’amour.

On a bu à la liberté, à la gaieté, et à tous les plaisirs de ce monde. Et quand on eut sablé beaucoup de champagne, on se mit à porter des toasts aux belles-mères. Mais comme on s’aperçut que douze convives avaient toasté ainsi, bien vite on s’empressa de porter un treizième toast, espérant évidemment qu’il leur porterait malheur !…

Pauvres belles-mères ! Il y en a pourtant de charmantes, je vous assure.

« Le Journal du dimanche : gazette hebdomadaire de la famille. »  Paris, 1905.

Les abeilles à la noce

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noce-abeilles

Cette scène, qu’il est permis de qualifier de piquante, s’est passée dans la petite commune de Roussillon, dans l’Isère.

Au moment où une noce allait pénétrer dans l’église, un essaim d’abeilles l’assaillit. Ce fut une débandade désordonnée, la jeune mariée fuyant la première et cherchant à protéger contre les mouches irritées ce charmant visage que couronnaient des fleurs sans miel. Vaine défense, et autour d’elle la lutte était également pitoyable entre les invités et les mouches importunes.

Une brave femme, prenant le tumulte pour une bagarre, prévint la gendarmerie. Celle-ci accourut, mais dut battre en retraite. Le cortège nuptial réussit enfin à pénétrer dans l’église, dont les portes furent précipitamment closes. Mais quelques abeilles avaient pu suivre leurs victimes et durant la cérémonie un sourd bourdonnement d’orgue se faisait entendre : c’étaient les prisonnières qui cherchaient la clé des champs.1abeille

« Le Petit Journal illustré. »   Paris, 1912.

Le camping des lunes de miel

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amoureux

Aux fiancés que la crise du logement met dans l ‘impossibilité de trouver un nid, et qui sont, de ce fait, obligés de retarder indéfiniment leur union, recommandons la solution élégante et poétique trouvée par un groupe de jeunes époux londoniens.

Ces jeunes ménage ont loué, près de Londres, une vaste prairie où ils ont installé des tentes aussi confortables que possible. L ‘ hiver prochain les forcera sans doute de renoncer aux joies du camping, mais ils ont encore toute la belle saison devant eux pour narguer la crise du loyer .

Depuis que l’existence de cette charmante « colonie des lunes de miel » a été révélée par les journaux, les demandes d’admission affluent de tous les cotés  La prairie va bientôt se trouver trop petite. Or , il y a également des prairie autour de Paris et l’été nous promet encore des beaux jours. Pourquoi les fiancés sans logis n’iraient-ils pas y planter leur tente, aux aussi ?

« le Petit Journal. » Paris, juin 1920.