chrétien

Les miracles de Notre-Dame du Répit

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Dans le petit village d’Avioth (Meuse) s’élève une somptueuse basilique dont la construction au XIIIe siècle s’explique par la découverte, deux siècles plus tôt, d’une statue miraculeuse de la Vierge.

Avioth-procession.

Les pèlerins qui venaient implorer cette dernière déposaient leurs offrandes dans la Recevresse, une élégante chapelle de forme hexagonale. A une époque où le nombre d’enfants mort-nés et la mortalité infantile étaient très élevés, les nourrissons décédés avant d’avoir été baptisés ne pouvaient être enterrés, chrétiennement, ni aller au paradis. De nombreux parents transportaient donc le corps de leur enfant jusqu’à la statue miraculeuse d’un sanctuaire à répit. Ils attendaient le signe de vie (changement de couleur, mouvement du corps, saignement, sueur chaude) qui permettrait de le baptiser.

On estime à 135 le nombre de miracles qui y furent recensés, entre 1625 et 1673. A la fin du XVIIe siècle, l’évêque de Toul interdit la pratique des répits. Le pape la condamna en 1729. A Avioth, elle perdurera clandestinement jusqu’au milieu du XIXe siècle.

« A la découverte de la France mystérieuse. »  Sélection du Reader’s Digest. Mai 2001.

Le maigre du vendredi saint

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poissonnier

Un rédacteur du Paris dit avoir interrogé au hasard cent personnes et leur avoir demandé pourquoi elles n’avaient pas mangé de viande le vendredi saint.

Voici leurs réponses :

13 : Parce que ce n’est pas l’habitude de faire gras.

16 : Pour ne pas faire autrement que les autres.

16 : Pour ne pas être remarqué.

1 : Pour faire plaisir à ma belle-mère.

3 : Parce que ça s’est trouvé comme ça ; il y avait du poisson… alors.

4 : Parce que ma mère m’avait dit : « Promets-moi que tu feras maigre. »

3 : Parce que j’aime la morue.

3 : Parce qu’on ne mange de la morue qu’une fois par an… Autant que ce soit ce jour-là qu’un autre jour.

4 : Parce qu’un bon maigre vaut bien un mauvais gras.

3 : Parce que le boucher était fermé.

9 : Parce que, au restaurant, en dehors du poisson, il n’y avait que du veau piqué et que je le déteste.

2 : Par gourmandise. Chez… Chose, qui a un chef épatant, le menu, ce jour-là, c’est un poème à en rêver.

1 : J’ai fait gras le matin, parce que j’étais seul ; j’ai fait maigre le soir, parce que j’étais en famille.

3 : C’est la cuisinière qui a composé le menu.

1 : Dans mon. pays, le vendredi, c’est le jour de l’arrivage du poisson ; j’ai conservé l’habitude de manger du poisson ce jour-là.

7 : Je n’en sais rien.

4 : A cause de ma femme, qui dit qu’on n’en meurt pas pour faire maigre un jour dans l’année.

1 : Moi, je ne voulais pas, je disais : non, je veux de la viande. Alors la bourgeoise a dit : « Ce n’est pas que je sois dévote ; mais enfin, Philippe, voyons, ton entêtement est ridicule, tu manges bien du poisson les autres jours ! » J’ai répondu : « C’est vrai, après tout », et j’ai mangé de la morue.

1 : Parce que c’est un restant de croyances… Je ne vais pas à la messe ; mais, le vendredi saint, la légende chrétienne me hante.

3 : Ça m’est égal de faire maigre, pourvu que ce soit du poisson que j’aime, du saumon, par exemple.

6 : Pour ne pas avoir d’histoire dans mon ménage.

3 : Parce que je ne veux pas passer pour un excentrique.

1 : A cause de ma future belle-mère : elle ne donnerait jamais sa fille à un homme qui mangerait gras le vendredi saint.

2 : Je ne mange jamais de viande.

1 : Parce que ça me change.

1 : C’est chic.

Une seule a répondu nettement : « J’ai fait maigre, parce que je suis catholique. »

« La Revue des journaux et des livres. »  Paris, 1887.