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L’empereur de Chine en balade

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On n’est pas Fils du Ciel pour cheminer sur la terre comme un simple mortel. Voici comment l’empereur de Chine se promène, notamment quand il va visiter, comme, il l’a fait dernièrement, les tombeaux de son impériale famille.

Le Fils du Ciel a fait le voyage dans un palanquin à seize porteurs. (Qu’est-ce que le vulgaire attelage à six ou à huit… chevaux des monarques européens auprès de cela !) Parmi les nombreux personnages de la suite, on remarquait les présidents des treize ministères, qui seuls étaient autorisés à se servir de chaises à porteurs. L’escorte particulière de l’empereur se composait de cinquante cavaliers. En sortant du palais, le cortège s’engagea sur une route nivelée pour la circonstance avec un soin admirable.

Selon le cérémonial en usage en Chine, défense avait été faite à la population de paraître dans les rues au moment du passage de l’empereur. Mais les humbles sujets avaient percé des petits trous dans les murs de leurs maisons, afin de pouvoir contempler les traits du Fils du Ciel et de l’impératrice régente.

Lorsque l’immense procession arriva dans la campagne, la consigne devint moins sévère : on permit aux paysans d’assister au passage du cortège, mais tous devaient s’agenouiller a une vingtaine de mètres de l’empereur.

« La Revue des journaux et des livres. »  Paris, 1885. 

Mariés à cheval

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Le petit village, ordinairement si paisible, de Henryville, comté de Clark (Indiana), a été dernièrement le théâtre d’une scène aussi romanesque qu’extraordinaire.

Tandis que le révérend Seymour Guernsey officiait dans sa petite église, vers sept heures et demie du soir, les fidèles ont été interrompus dans leurs dévotions par ces cris venant du dehors :

« Holà ! eh ! les hommes d’église ! »

Un des sacristains est sorti pour voir ce que cela voulait dire et n’a pas tardé à reparaître en annonçant qu’il y avait à la porte un jeune homme et une jeune fille demandant à être mariés sur-le-champ, car ils paraissaient très pressés. Le révérend Guernsey, devinant sans doute de quoi il s’agissait et un peu aussi, probablement, pour ne pas manquer l’occasion d’augmenter son maigre casuel par cette aubaine, a cru devoir suspendre le service et est sorti, à son tour, pour aller au-devant des amoureux.

Il les a trouvés montés sur des chevaux haletants, couverts de sueur et la bouche écumante, comme s’ils venaient de faire une longue course au grand galop.

Le jeune homme, un nommé Martin Mall, en voyant approcher le clergyman, lui a brièvement expliqué, sans descendre de sa monture, qu’il venait du comté de Washington avec miss Sarah Pixley, qu’il avait enlevée; qu’ils étaient poursuivis par le père de la jeune fille et qu’ils désiraient être mariés incontinent. En même temps, Mall tendait au révérend un permis de mariage qu’il s’était fait délivrer dans le comté de Washington avant d’enlever sa fiancée.

Pendant ces pourparlers les fidèles étaient sortis de l’église et s’étaient groupés autour des deux cavaliers et du clergyman, contemplant avec intérêt cette scène étrange.

Après avoir jeté un coup d’oeil sur le permis et sans demander d’autres explications aux amoureux, le révérend Seymour, se rendant compte de la gravité de la situation, leur a dit de se donner la main du haut de leurs chevaux et les a mariés en présence des fidèles ébahis.

II n’avait pas plutôt fini de prononcer les paroles sacramentelles, que les nouveaux mariés repartaient au grand galop, en disant, pour s’excuser, que, s’ils s’attardaient plus longtemps, « le vieux » Pixley ne tarderait pas à les rejoindre.

« La Revue des journaux. » Paris, 1885.