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Un auteur bizarre

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Thomas-Edward-Lawrence

L’aviateur Thomas Edward Lawrence, connu sous le nom de Lawrence d’Arabie, est un curieux personnage. Il vit sur le pied modeste de 90 livres par an. Or il pourrait avoir 100.000 livres de rentes s’il consentait à monnayer la fortune qui gît dans son encrier.

Seulement Lawrence est un auteur d’un genre très spécial : il écrit des livres mais ne les publie pas ! Cependant il fit une fois éditer un ouvrage; merveilleux, paraît-il : les sept piliers de sagesse. Mais il le retira aussitôt de la circulation. Un exemplaire de cet introuvable livre vaudrait aujourd’hui 1.000 livres. Les rares personnes qui en possèdent à l’heure actuelle les gardent dans leur coffre-fort. Lawrence a écrit également un livre… terrible, paraît-il : c’est le « journal » de son apprentissage dans l’aviation. Il mit son manuscrit sous les yeux du ministre de l’Air. Celui-ci, après lecture, fut tellement épouvanté de la franchise dangereuse de Lawrence qu’il lui fit jurer de ne jamais publier son livre.

Lawrence a tenu serment. Il a renoncé, par loyalisme, à la fortune que n’aurait pas manqué de lui rapporter l’ouvrage en question. Lequel de nos auteurs en vogue serait capable d’un tel désintéressement ?…

« Écoutez-moi.. »  Marthe Hanau. Paris, 1934.

Influence de la lune sur le bégaiement

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Palaiseau-1819

Certain auteur romantique et fumiste à l’occasion, bien qu’affligé d’un léger défaut de langue, s’en fut une belle nuit, une nuit de noce… réveiller en plein sommeil un grave poète officiel et, lui montrant la lune toute ronde dans la fenêtre :

Monsieur, bégaya-t-il d’une langue épaissie par la boisson, pourriez-vous me dire à quoi sert cette boule ridicule ?…

Le cher maître fut quelque peu interloqué. Il aurait pu répondre que la lune avait peut-être une influence sur nos organes vocaux et qu’il était dangereux pour son visiteur d’errer ainsi à la clarté de l’astre nocturne. En effet, quelqu’un annonce après de nombreuses expériences qu’il y a une corrélation incontestable entre le cours de la lune et le bégaiement.

L’observateur, qui d’ailleurs renonce à nous expliquer ce bizarre phénomène, a constaté des milliers de fois que par les nuits claires, et en temps de pleine lune, les bègues avaient la parole beaucoup plus embarrassée qu’à l’ordinaire.

On se perd en conjectures… ajoute le grave journal  anglo-indien qui relate cette observation.

Avis aux noctambules intéressés !

« L’Universel : magazine hebdomadaire. »  Paris, 1903.