Asie
Le menu d’un explorateur
Un voyageur, M. Edouard Blanc (1858-1923), est en train d’accomplir la traversée de l’Asie, de l’ouest à l’est. Il raconte, dans une lettre, qu’à son arrivée dans la ville chinoise Kachgar, il fut invité à un repas chez le gouverneur de cette ville. Le menu de ce repas, mérite d’être cité.
Les ailerons de requins, les holothuries farcies de moelle, les crabes confits étaient assez médiocres. Le canard à la mode du Yunnan et les andouillettes de foie du même volatile étaient tout à fait supérieurs. En revanche les oeufs farcis d’une gelée parfumée et les racines de bambou marinées dans l’huile de ricin, qu’on mange à la fin du repas, étaient détestables.
Les queues de rats au sucre et les sangsues confites accompagnaient de très bonnes salamandres confites et farcies.
Voilà un repas qui n’est pas commun.
Le cureur d’oreilles
Le voyageur qui, visitant pour la première fois, une des cités de nos possessions indo-chinoises, traverse une place, s’arrête parfois étonné devant un curieux tableau.
Penché vers un de ses compatriotes, un praticien en plein vent procède à une opération inconnue à nous autres Européens. Opération délicate entre toutes, qui consiste à nettoyer avec dextérité, au moyen d’une petite tige spéciale, les oreilles de son semblable. Cette profession demande un doigté spécial pour ne pas blesser le client. Aussi un cureur d’oreilles est-il aussi recherché à Hanoï qu’une bonne manucure à Paris. Il n’y a que les prix qui diffèrent.
« Le Magazine Français. » Paris, 1903.
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