aristos
Toujours kif-kif
Voici une anecdote racontée par Jean Béraud dans son livre Ce que j’ai vu à Moscou qui a fait tant de bruit.
A Kiev, M.Trotsky prononça un discours. On donna ensuite la parole aux contradicteurs. Chose surprenante, il s’en trouva un seul, l’ouvrier Efimoff… Ce travailleur parut à la tribune, une canne à la main.
— Camarades, dit-il vous voyez cette canne. Elle va raconter l’histoire de la Révolution russe. Avant la Révolution, le pays était gouverné par les aristocrates, que vous représente la poignée de cette canne. Le fer que voici, c’étaient les forçats. Le milieu, c’étaient les ouvriers et les paysans.
Il se tut, retourna la canne :
— La Révolution est faite, camarades. Les aristos sont en bas, les forçats en haut… et vous n’avez pas changé de place.
J’allais oublier ce détail, consigné par le narrateur : L’ouvrier Efimoff, de Kiew, fut passé par les armes dans la semaine qui suivit.
Jeanne l’aristo
Allons ! Bon ! Voici que Jeanne d’Arc, dont on à fêté dimanche le 500e anniversaire, n’était pas du tout une paysanne, ni une bergère !
L’abbé Mandre, curé de Damvilliers, dans la Meuse (1742-1820), a écrit jadis que le père, Jacques d’Arc, et la mère, Isabelle Romée, n’étaient, point, de pauvres laboureurs, mais des gentilshommes campagnards possédant 20 hectares de terre qu’ils faisaient valoir eux-mêmes.
Jehanne était une demoiselle de château, parfaitement au courant de la politique et des faits généraux qui se passaient en France. Elle a conduit les troupeaux de ses parents et ceux de ses voisins, à son tour de rôle, partageant, la besogne selon l’usage avec les autres filles du pays, selon l’usage patriarcal de ces temps sans snobisme.
Et voilà !
La famille Jeanne d’Arc était une famille d’aristos. La fête devient, dès lors, anti-démocratique. L’abbé Mandre avait bien besoin de venir nous raconter ça !
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.