arachnide

Les toiles

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les-rapaces-greedVoici une petite anecdote susceptible de calmer l’enthousiasme des midinettes qui  désirent faire du cinéma. 

Erich von Stroheim, le metteur en scène américain, fit dernièrement appeler son secrétaire. 

J’ai besoin, lui dit-il, pour une scène de « Greed » (Convoitise), de 3.000 toiles  d’araignée que j’utiliserai, dans un décor. Débrouillez-vous comme vous voulez. Il me les faut pour demain matin, impérativement, tendues à cet endroit

Le secrétaire se débrouilla : le metteur en scène eut ses 3.000 toiles d’araignée, mais, pendant quinze jours, il ne se passa pas un quart d’heure sans qu’un cri de terreur ne vint annoncer qu’une actrice se trouvait eu présence d’un de ces arachnides  réquisitionnés dans un des coins des studios où ils s’étaient réfugiés. 

« Il faut souffrir pour être belle. » déclare un vieux dicton. 

Si ce n’est de certains producteurs, il faut n’avoir peur de rien quand on est  photogénique, pourrions-nous ajouter. 

La cloche de l’araignée

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La cloche à plongeur a été inventée par une Araignée ; nous n’avons eu qu’à l’imiter: seulement le copiste est resté au-dessous de l’inventeur. En effet, c’est sous l’eau que l’insecte édifie, commence et achève son travail, et ce n’est que quand son œuvre est terminée qu’il la remplit d’air vital.

C’est une charmante petite cabane de soie, qui suffit à tous les besoins de l’Arachnide. Celle-ci y passe l’hiver et y élève sa progéniture; et, quand la faim la presse, elle lui sert d’antre du fond duquel l’infime carnassier guette sa proie et se jette dessus au passage. Cette cloche en miniature adhère aux herbes voisines par un nombre considérable de fils, comme ces liens multiples qui retiennent un aérostat, jusqu’au moment où on lui permet de s’élancer dans les nuages; eux aussi, ils empêchent que l’air amassé n’enlève la demeure.

Ces petites Araignées nagent facilement; et c’est à leur vie absolument aquatique qu’elles doivent le surnom de Naïades, que leur a imposé Walckenaer, leur ingénieux historien. Une couche d’air fixée aux poils de leur corps, et qui leur donne sous l’eau l’éclat d’une perle animée, facilite leur natation en les allégeant. C’est à l’aide de celle-ci qu’elles parviennent à remplir de gaz respirable leur petite cloche, aussitôt qu’elle est édifiée.

A cet effet, l’araignée vient à la surface du ruisseau prendre une bulle d’air sous son abdomen, puis la porte à son refuge submergé; et elle répète ses voyages jusqu’à ce qu’il en soit totalement gonflé. Les entomologistes connaissent encore d’autres Hydrauliciens, mais aucun n’égale en intelligence les Naïades, dont nous venons de parler.

« Moeurs et instincts des animaux. »  Félix-Archimède Pouchet, Hachette, Paris, 1887.