accouchement

La naissance d’Henri V

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Naissance-duc-de-bordeaux

Un érudit, M. Albert Malet, agrégé d’histoire, a découvert à la Bibliothèque nationale une copie des Mémoires inédits de la duchesse de Gontaut-Biron.

Née en 1773, elle mourut seulement en 1855. Sous la Restauration, elle devint gouvernante des Enfants de France, et comme telle elle dut assister officiellement à la naissance du duc de Bordeaux. Ici nous laissons la parole à M. Albert Malet, qui nous donne, d’après les Mémoires en question, la bien curieuse anecdote qui suit :

Mme de Gontaut, qui habitait aux Tuileries comme gouvernante de Mademoiselle, venait de se coucher, quand l’on frappa violemment à sa porte :

Venez vite, vite ! lui crie-t-on, Madame accouche ! Dépêchez-vous ! 

Prête à se lever au premier signal, elle prend à peine le temps de passer un peignoir et se précipite dans la chambre de la duchesse. Celle-ci la salue de ce cri :

C’est Henri !

Et les deux femmes s’embrassent éperdument.

Vite des témoins ! ajoute Madame…

Le duc d’Orléans arrivait. Avant d’aller présenter ses félicitations à l’accouchée, il entra dans le salon où l’on avait porté l’enfant. Il le regarda attentivement. Puis, marchant au duc d’Albuféra :

Monsieur le maréchal, lui dit-il, je vous somme de déclarer ce que vous avez vu. Cet enfant est-il réellement le fils de la duchesse de Berry ? 

Mme de Gontaut ne put réprimer un vif mouvement d’impatience.

Dites, Monsieur le maréchal, dites tout ce que vous avez vu. 

Le maréchal attesta énergiquement la légitimité de l’enfant.

Je le jure sur mon honneur ! ajouta-t-il. Je suis plus sûr que monseigneur le duc de Bordeaux, ici présent, est l’enfant de Mme la duchesse de Berry, que je ne le suis que mon fils soit l’enfant de sa mère.

Il y eut un long silence, puis le duc d’Orléans salua et sortit. 

« Gazette littéraire, artistique et bibliographique. »  Paris, 1891.

La Maison des Mères

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maison-des-meres-herriotIl semble tout de même qu’on se décide à respecter la maternité, en toutes circonstances. Récemment, Edouard Herriot, maire de Lyon, ministre de l’instruction publique, a inauguré une annexe de la Maison des Mères, de Gerland.

On sait que cette maison accueille toute femme enceinte d’où qu’elle vienne, sans lui demander le moindre renseignement d’identité, et l’héberge jusqu’ à son accouchement, qui a lieu en principe à la Charité.

M. Herriot a voulu compléter cette œuvre en créant une nourricerie de vingt-cinq lits et vingt-cinq berceaux. Lorsque le bébé viendra au monde, les mamans pourront maintenant revenir à leur maison pour allaiter l’enfant les premiers mois de son existence. La Maison des Mères a eu pour résultat de réduire l’avortement et l’infanticide et de donner la vie à des bébés pleins de santé.

En supposant même, dit M. Herriot, que la mère n’ait pas eu une conduite irréprochable, il existe un être sacré pour nous, c’est l’enfant. On a accusé récemment encore les démocrates de ne pas s’intéresser à la natalité. Voilà notre réponse. 

Rappelons que M. Herriot a déposé un projet de loi pour demander la création d’une maison des mères par département.

« La Revue limousine : revue régionale. »  Limoges, 1927.