Les précurseurs de Christophe Colomb

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creeksLe major Cooper, le célèbre explorateur américain qui découvrit aux Etats-Unis l’antique cité des Cliff Dwellers (habitants des falaises), vient de faire une découverte de nature à déconcerter les admirateurs de Christophe Colomb.

Avec deux compagnons, originaires de la principauté de Galles, il visitait les débris de la fameuse tribu des Creeks, lorsque ses compagnons commencèrent à échanger leurs impressions en langue galloise. Soudain, le vieux chef, interrompant sa causerie avec M. Cooper, se rapprocha des Gallois en prêtant l’oreille, et, comme en un élan d’enthousiasme, les embrassa avec la plus chaleureuse effusion, en leur donnant les plus tendres noms de la langue Creek.

Les deux voyageurs, tout d’abord, ne comprirent rien à ses discours, mais quand le vieux chef se mit à parler plus lentement, ils s’aperçurent qu’il les saluait en leur propre langue, en gallois ! Dans la soirée, le vieil Indien leur raconta une des traditions de sa tribu :

Bien longtemps avant l’arrivée des premiers missionnaires français, alors que les Crecks formaient une nation puissante, des visages pâles, les premiers qu’ils eussent jamais rencontrés, remontèrent l’Arkansas en grand nombre. Ils avaient avec eux des armes de fer et parlaient une langue étrange, qu’ils enseignèrent aux Creeks, parmi lesquels ils vécurent pendant de longues lunes. Ils leur déclarèrent même que d’autres blancs de leur race, parlant la même langue, les visiteraient plus tard, et qu’ils devaient conserver la mémoire de quelques phrases de ce langage pour saluer les nouveaux venus et s’en faire reconnaître.

Le major Cooper a retrouvé la même tradition chez la tribu voisine des Navajos. De plus, en procédant à des fouilles, il a découvert dans une tombe un couteau de fer semblable à ceux dont les Gallois se servaient jadis, et qui portait la date de 1257.

Cet ensemble de faits semble prouver, sans contestation possible, que l’humeur voyageuse du Gallois, cet énergique rameau de la race celte, les avait guidés vers le Nouveau-Monde deux siècles avant le départ de Christophe Colomb.

Emile DUPORT. (Journal des Voyages). « Le Pêle-mêle. » Paris, 20 avril 1902.

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