Le roi et le provençal

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Voici une anecdote d’une saveur bien provençale, à propos de l’inauguration du monument du roi Edouard VII à Cannes.

En compagnie de son aide de camp, sir Seymour Fortescue, le roi visitait en automobile les environs d’Aix. Soudain, une pluie diluvienne se mit à tomber et obligea les voyageurs à se réfugier dans une auberge du Tholonet, tenue par un certain Thomé.

L’aubergiste était absent. Sa femme servit le souverain, sans se douter le moins du monde de l’illustre qualité de son hôte. Or, bientôt le brave Thomé rentra paisiblement au logis en tirant de grosses bouffées de sa pipe.

Vilain temps, s’écria-t-il dans son dialecte provençal, et dire qu’il y a des gens qui vont en automobile par cette pluie !

Puis, apercevant le roi assis dans un coin de la salle, il s’exclama :

— Té Gavary Que fas aqui ? Sies beu comme un astre !

Il avait pris Edouard VII pour un de ses amis endimanché. Sir Seymour Fortescue le rappela au sentiment de la réalité. et des convenances : 

 Taisez-vous lui dit-il à voix basse, vous parlez au roi d’Angleterre.
— Moun Diou de que m’arribo !
s’écria Thomé.

Et, depuis, l’aubergiste du Tholonet montre avec fierté la chaise de paille sur laquelle s’était assis Edouard VII, ainsi que le verre grossier qui avait touché ses lèvres royales.

« La Croix. » Paris, 1912.

2 réflexions au sujet de « Le roi et le provençal »

    Trigwen a dit:
    septembre 14, 2017 à 2:15

    Et les descendants les ont vendus aux enchères ?

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    marc bourbon a dit:
    septembre 16, 2017 à 1:49

    Disparue la statue à Cannes, je l’ai jamais vue, le palais des festivals construit sur le site l’a dévoré toute crue

    Aimé par 1 personne

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