L’écouteuse de trépassés

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Dans cette région qui s’étend de La Roche-Bernard à Vannes, les paysans de la lande et les pêcheurs de la grève gardent aux défunts un souvenir d’autant plus inaltérable que nul d’entre eux ne croit à la mort définitive. 

Il est admis que les trépassés reviennent, qu’ils se promènent dans les maisons et surveillent tous les actes de leurs descendants. Ce culte influe sur les décisions des vivants qui n’osent rien entreprendre sans avoir sollicité l’approbation des ancêtres. Aussi, existe-t-il, dans les hameaux qui entourent Ploërmel, de pieuses pauvresses dont l’exode, de chaumière en ferme, n’est qu’une perpétuelle patenôtre et qui ont conquis un pouvoir redoutable : celui d’écouter et de comprendre les trépassés dans tous les actes importants de la vie.  

Elles sont consultées par les paysans et les pêcheurs et elles servent d’intermédiaires entre les vivants et les morts dont elles font connaître les décisions.

L’une d’entre elles, Corentine Le Clech, écouteuse de trépassés depuis plus de trente ans, qui venait de  doubler le cap de la quatre-vingt-septième année, a été trouvée rigide dans le cimetière d’un village voisin de Ploërmel : elle était morte dans son champ d’expériences,  emportant dans l’au-delà le respect que les habitants de cette région attachent à la fonction de confidente des morts. 

« L’Écho du merveilleux. » Paris, 1913.
Peinture : Georges Belnet.

4 réflexions au sujet de « L’écouteuse de trépassés »

    francefougere a dit:
    août 14, 2017 à 6:25

    En Bretagne, nous avons le grand respect des morts … mais à ce point-là ! Une coutume locale – et de l’humour noir 🙂

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    carnetsparesseux a dit:
    août 14, 2017 à 8:02

    Est-ce qu’au moins quelqu’un s’est dévoué pour écouter – c’était bien son tour ! – Corentine Le Clech ?
    :/

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      Gavroche a répondu:
      août 14, 2017 à 8:55

      Ils ont bien trouvé un homme pieu et plein de bonne volonté; malheureusement c’était un touriste un peu sourd qui, de surcroît, n’entendait pas la langue… C’est ballot… 😦

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    Trigwen a dit:
    août 16, 2017 à 2:01

    Il y a en Bretagne, une sorte de relation mystique entre la mort (l’ankou) et les Bretons, ne relation qui a toujours existé et qui est parfois retranscrite dans les contes et légendes de Bretagne.

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