Un si joli dessin
Monsieur de Meurville, le critique d’art de la Gazette de France, conte cette anecdote inédite sur Gustave Doré.
Un jour, à Ischl, une scène de mariage villageois lui avait offert le sujet d’un croquis incomparable. Enchanté de sa trouvaille, il exécute en un instant un de ses plus jolis dessins, referme son album, le met dans la poche de son paletot et retourne à l’hôtel pour dîner.
Après dîner, plus d’album. Furieux, il appelle l’hôte qui n’a rien vu. Personne n’avait touché au paletot du voyageur.
Arrivé à Vienne, Gustave Doré reçoit une lettre et un paquet. La lettre était anonyme,et disait à peu près ceci :
« Monsieur, j’ai volé votre album à Ischl. le croquis était si joli que je n’ai pu résister à la tentation de le garder, sachant que vous ne consentiriez pas à me le vendre. Mais, croyez-le bien, le vol n’est chez moi ni une habitude ni un métier, et je vous prie d’accepter en souvenir de mon délit et de mon enthousiasme pour votre talent, le bâton de voyageur qui vous sera remis en même temps que cette lettre. »
Or, le bâton en question était une canne dont le pommeau d’or enclavait une pierre précieuse du plus grand prix.
C’était payer en grand seigneur.
Mai 18, 2017 à 1:32
En voilà un qui n’a pas dû demander la restitution de son dessin. Le coup de crayon en valait la chandelle …
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