Le temps des cerises
C’est un poète, mais un poète à la muse populaire que ce Jean-Baptiste Clément. Le peuple de maintenant le connaît surtout par la chanson célèbre « Le temps des cerises », que Mimi Pinson fredonne encore quand elle sent l’amour, par un beau soir de printemps, chatouiller sa petite âme poétique, mais au fond, elle préfère la nouveauté du jour : « Tout va très bien, Madame la Marquise ».
Combien frais et pimpants pourtant, ces couplets d’au Temps des cerises :
Lorsque nous étions au temps des cerises
Nous avions le coeur gai comme un printemps
Et comme une aurore
Nos lèvres s’ouvraient au rêve sonore
Et l’amour gonflait nos coeurs de vingt ans.
L’auteur a raconté quelque part que ces couplets qui eussent pu lui valoir une petite fortune lui avaient tout juste rapporté quatorze francs ! Oh ! c’est toute une histoire amusante pour ceux qui aiment l’anecdote :
Un jour de dèche particulièrement sévère, comme Clément errait sur le Boulevard Anspach à Bruxelles, où il était réfugié, il rencontra un ténor qui avait chanté quelque temps à l’Opéra et qui ne se trouvait guère plus argenté que lui. Il courait les tours de chants dans les casinos de Bruxelles. Ayant demandé au chansonnier s’il n’avait pas dans ses vieux cartons quelque chanson inédite, Clément lui présenta « Au temps des cerises »qui plut aussitôt au ténor :
— Je la prends dit-il, j’ai idée que cela plaira beaucoup au public.
Il faisait très froid ce jour-là. Mal vêtu, Clément tremblait un peu. Le chanteur eut pitié de son ami qui devait se rendre à Liège pour faire jouer au casino de cette ville une revuette. Il lui représenta qu’il devait se montrer dans une tenue plus soignée que celle qu’il avait alors et le forçat d’accepter sa pelisse, qui était encore fort convenable. Ayant touché quelque argent sur sa « Revue », Clément revint à Bruxelles et voulut rendre la pelisse qui lui avait été fort utile. Le ténor retrouvant sa superbe, refusa de reprendre le vêtement.
— Non, non, gardez-la, mon bon ami.
— Soit, fit Clément, mais alors vous allez accepter ma chanson. Elle vous plait, vous la chantez bien, et partout, je vous la donne en toute propriété.
Marché conclu. Clément conserva la pelisse. mais, certain jour de disette, il l’engagea au Mont-de-Piété qui lui en offrit quatorze francs. C’est ainsi que la célèbre chanson qui devait populariser le nom de Jean-Baptiste Clément ne lui rapporta que cette poignée de gros sous.
« Le Progrès de Sidi-Bel-Abbès. »Bel-Abbès, 1936.
mars 24, 2017 à 4:24
Bonjour une très jolie chanson. Bonne fin de journée Amitiés MTH
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mars 24, 2017 à 5:26
A reblogué ceci sur Musics and Soulset a ajouté:
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mars 25, 2017 à 12:07
Une toute simple tombe au Père Lachaise …
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mars 25, 2017 à 2:46
Une simple mais fort belle chanson reprise par quelques révolutionnaires de la Commune.
Ceci fit que cette chanson a perdu on côté romantique et qu’elle est rentrée comme « révolutionnaire » dans l’esprit des gens.
Malheureusement pour Clément, cette chanson qui ne lui rapporta rien étouffa tout e reste de son oeuvre quasi inconnu du public.
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mars 28, 2017 à 6:18
Eh, mon pote
C’est encore le temps de garder une pelisse
Le temps des cerises est de mai à juillet
Att aux oiseaux qui peuvent faire quelques ravages
Merci pour les couplets
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Mai 15, 2017 à 7:45
A reblogué ceci sur Maître Renard.
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