Un poème qui a eu chaud
Un jour, le maître de chapelle de la cour, Barth, vint chez Beethoven qui était son ami.
— Bonjour ! Qu’y a-t-il de neuf ?
— Vois ! répondit Beethoven en lui tendant un manuscrit. Je fais ceci aujourd’hui, et justement le feu flambe bien dans la cheminée et je veux le jeter dedans.
— Faites voir ?
Barth prit la feuille, la lut, essaya et relut, et dit enfin à Beethoven :
— Je peux essayer de chanter si vous voulez écouter.
— Chantez si vous voulez.
Barth commença, Beethoven, furetant dans ses papiers, peu à peu devint attentif. Puis il écouta tranquillement. Sa physionomie, d’abord obscure, s’éclaircit, et lorsque le chanteur eût fini, il devint comme illuminé.
— Non, mon cher vieux, s’écrie-t-il alors, nous ne brûlerons pas cela.
C’était son poème immortel : Adélaïde.
« L’Argus méridional. » Montpellier, 1860.
Illustration : peinture de Carl Schweninger.
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Une réflexion au sujet de « Un poème qui a eu chaud »
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février 18, 2017 à 10:05
« N’écrivez jamais rien, ainsi laissera à penser que votre prétention est telle, qu’elle ne se satisfait pas du médiocre »
(V)
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